mercredi 29 février 2012

Un cadre de La Poste se tue en se défenestrant au centre-ville de Rennes

29/02/2012 à 19:44

Un cadre de La Poste se tue en se défenestrant au centre-ville de Rennes

Un jeune cadre de La Poste de 28 ans s'est tué mercredi midi en sautant du dernier étage de La Poste République à Rennes, en plein centre-ville et devant des dizaines de personnes, a appris sur place un correspondant de l'AFP.




Ancien facteur et jeune père, Jérémy, 28 ans, avait rapidement évolué pour devenir cadre, selon des sources concordantes.

"Il avait bénéficié d'une promotion pour être encadrant à Lannion (Côtes-d'Armor)", mais "pour des raisons personnelles il avait souhaité revenir en Ille-et-Vilaine", a expliqué à l'AFP Lionel Herrouin, directeur des ressources humaines de la direction courrier de Haute-Bretagne.

Le 1er janvier 2012, il était donc affecté à la direction opérationnelle territoriale du courrier, située au dernier étage de La Poste République à Rennes, avant d'être affecté le 1er février "sur un centre courrier de notre plateforme de distribution du courrier de Rennes Nord", selon le responsable.

"C'est pour ça que pour nous ce geste est incompréhensible", a expliqué le DRH, qui précise que le salarié était suivi dans le cadre de sa mobilité mais, selon lui, "il n'y a pas eu de signe de nature à nous alerter" avant le drame de mercredi.



Avant de se suicider, il a laissé une lettre expliquant son geste dans la salle de réunion du 4e étage d'où il a sauté vers midi, selon des sources concordantes.

Mais le contenu de cette lettre n'a pas été divulgué.

Selon un communiqué de la CGC, le jeune cadre était "directeur du centre courrier de Lannion", avant de revenir à Rennes.

Le syndicat de cadres a prévenu qu'il "ne restera pas sans réagir face à ce nouveau suicide survenu dans l'entreprise", et "se demande notamment si ce postier, jeune cadre plein d'avenir, a bénéficié de toute l'aide, de toute l'écoute et de toute l'attention indispensable à la suite de son changement de fonction".

Même si "les raisons d'un suicide sont toujours complexes", "les conditions globales de travail faites aujourd'hui de restructurations incessantes et de mobilités permanentes sont déstabilisantes pour l'ensemble du personne de La Poste", a souligné de son côté SUD PTT, dans un communiqué.

Les syndicats ont demandé d'urgence une réunion du CHSCT de La Poste mercredi et cette réunion se tiendra jeudi, a confirmé à l'AFP le DRH.

Sur place, les salariés de La Poste de Rennes sont tous "très choqués", ont affirmé les syndicats, et une cellule d'aide psychologique a été mise en place, a précisé la direction.

"Venant après le suicide d'une collègue du centre financier de Paris, ce suicide est pour nous le suicide de trop", a considéré SUD-PTT.

Une enquête de police est en cours pour tenter d'expliquer les causes du drame.

Le 15 septembre 2011, une salariée de 52 ans s'était défenestrée du 4e étage du bâtiment situé à Paris (XVe) après un congé longue maladie pour dépression.

L'inspection du travail avait conclu à "une faute caractérisée" de l'entreprise et mis en cause pour "homicide involontaire" le PDG de La Poste, Jean-Paul Bailly, et le chef d'établissement du Centre financier.

(Source: AFP)

dimanche 26 février 2012

Elne : La Poste annonce des mesures d'urgence

Elne

La Poste annonce des mesures d'urgence


A la question, "Rencontrez-vous des difficultés avec la réception du courrier ?", les habitants sont unanimes. Unanimes dans l'exaspération. Le petit test mené hier à travers la commune donne une idée des problèmes que pose la distribution du courrier depuis des mois. Retards et erreurs sont devenus le train train habituel des habitants. "J'ai la preuve que trois lettres qui m'ont été adressées ne sont jamais arrivées chez moi. Et je ne parle pas des retards", signale Roger, du côté de la rue Dagobert. Pas loin de là, c'est la famille Tubert qui fulmine. "On n'en peut plus des erreurs de destinataires. Je reçois très fréquemment le courrier de mon cousin qui habite à Latour-bas-Elne. Sans parler de courriers de personnes que je ne connais pas et qui sont déposés dans ma boîte aux lettres. C'est incroyable". La confusion sur le destinataire reste sans conteste le maillon faible du système.

Erreurs à répétition

Georgette ne compte plus ces erreurs à répétition. Mais ce qu'elle déplore également, c'est l'heure à laquelle les facteurs distribuent le courrier. "C'est parfois 14 h ou 15 h et on l'attend encore. Il m'est arrivé de voir passer le facteur à 16 h", raconte-t-elle. Et Henri Tubert d'enfoncer le clou. "C'est simple, j'ai l'impression de jouer au facteur dans mon quartier tellement il y a d'erreurs. C'est un signe que le service public est en train de disparaître". L'opinion est largement partagée dans le village. La dernière mobilisation en date (NDLR : le 11 février dernier) en témoigne.



Cinq facteurs bientôt recrutés

Mais entre-temps, La Poste a décidé de bouger. Tardivement, certes, mais avec l'intention de régler le problème. Ou d'améliorer en tout cas la situation. "Considérant les huit titulaires en arrêt longue maladie, nous allons procéder au recrutement de cinq nouveaux facteurs sur le secteur", annonce Martial Dominguez, directeur du groupement courrier dans les P.-O. "Ces cinq facteurs seront titularisés. Deux d'entre eux viendront renforcer les équipes très rapidement. Les trois autres, au cours de l'été. D'ici là, on comblera les absences avec les CDD", assure-t-il. Et d'ajouter : "Nous sommes conscients des difficultés. Notamment en raison des CDD qui n'ont pas la même maîtrise du métier. Mais je tiens à souligner que nous mettons tout en oeuvre pour un retour à une situation normale au centre courrier d'Elne", conclut-il

(Source: Lindependant - Le 23/02/2012 par Martial Mehr)

Préavis de grève pour la journée du mercredi 29 février 2012

La CGT Fapt • Branche Postale



Préavis de grève pour la journée du mercredi 29 février 2012



Monsieur le Président Directeur Général,

Dans le cadre de la journée européenne de mobilisation et de manifestations, notre Fédération dépose un préavis de grève de 24 heures pour la journée du Mercredi 29 février 2012 couvrant l’ensemble des personnels, fonctionnaires, contractuels de droit public ou privé, cadres ou non cadres, de tous les services de la Poste, et pour tous les régimes de travail, y compris cycliques ou assimilés, à partir du mardi 28 février à la prise de service jusqu’au samedi 3 mars fin de service des brigades de nuit. Elle appelle les salariés à décider de la grève dans les services.


Les choix patronaux et gouvernementaux instaurant rigueur et austérité ne font que renforcer la dégradation de la situation économique et sociale, partout en Europe. La signature d’un nouveau traité, élaboré sans consultation démocratique, généraliserait l’austérité et enfoncerait les pays dans la crise et appauvrirait plus encore les peuples.

En France, comme en Europe, d’autres solutions sont nécessaires. La CGT porte 10 exigences pour sortir de la crise, en finir avec la dictature des marchés financiers, relancer durablement l’économie et oeuvrer au progrès social.  revaloriser les salaires, les pensions et les minima sociaux,  contrôler les aides publiques aux entreprises,  contraindre les entreprises à des alternatives aux licenciements,  suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires,  stopper les suppressions d’emplois,  développer les politiques publiques et les moyens des services publics,  réformer la fiscalité en profondeur,  créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour financer l’investissement productif (l’emploi, la formation, la recherche, les équipements),  taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les paradis fiscaux et mettre en place un fond européen de solidarité sociale et de développement économique.

La Poste, par ses choix stratégiques et financiers et son refus de répondre aux revendications du personnel, contribue à alimenter la crise économique et sociale comme la crise sociale interne au sein de la Poste et de l’ensemble du groupe.

La direction a la responsabilité, et les moyens, de répondre aux besoins de son personnel, dont les revendications portent notamment sur :

L’emploi :
le remplacement de chaque départ, la création des emplois nécessaires, l’embauche à temps plein en CDI de tous les salariés en contrat précaire (intérimaire, CDD) et en contrat de formation (apprentis, contrat en alternance, contrat pro, …), la titularisation des contractuels, l’ouverture de concours de fonctionnaires,

Le pouvoir d’achat :
Revalorisation de toutes les grilles indiciaires et de salaires sur la base d’un SMIC à 1700€ brut et, pour les cadres, sur la base du plafond de la Sécu (3031€ brut),
le versement d’une prime exceptionnelle de 400 €uros à tous les personnels du groupe au titre des résultats de 2011,
la reconnaissance des qualifications par une revalorisation des grilles indiciaires et salariales,
la déclinaison des mesures Fonction Publique pour les fonctionnaires rattachés à un niveau équivalent aux catégories B et C,
une véritable promotion pour tous, classifiés et reclassés et une reconstitution de carrière pour les agents reclassés actifs et retraités,
le 13ème mois pour tous, la revalorisation des Compléments Poste,
50 points d’indice coup de chapeau 6 mois avant le départ à la retraite pour les AFO et une mesure similaire pour les ACO,
la prise en charge par l’employeur des jours de carences,

Les conditions de travail :
le retour au droit à la retraite à 60 ans à taux plein et aux départs anticipés dès 55 ans avec bonification d’un trimestre par année pour les métiers pénibles,
la reconnaissance, la prévention et la réparation de la pénibilité pour l’ensemble des métiers,
des mesures spécifiques permettant aux salariés éligibles au service actif de prendre leur retraite dès l’ouverture de leurs droits,
le respect des rythmes biologiques et de la vie professionnelle, vie privée,
l’arrêt de toute forme de pressions,

le service public :
l’amélioration des conditions de travail et l’arrêt des réorganisations, restructurations qui suppriment des emplois, qui dégradent le service rendu et remettent en cause la santé du personnel,
le développement du service public postal en s’appuyant sur le savoir-faire des postiers à partir de l’unicité de La Poste et de la complémentarité de ses activités, la distribution 6 jours sur 7, le respect du J + 1, une véritable présence postale sur tout le territoire, la sécurité de l’épargne, l’accessibilité et le droit au compte pour tous,

Il est urgent et nécessaire d’ouvrir de véritables chantiers de négociations sur l’organisation, le contenu du travail, les conditions de travail, la reconnaissance, la finalité et la valorisation du travail. De véritables relations sociales nécessitent le respect de la démocratie, l’arrêt de la répression et de la criminalisation de l’action syndicale, l’arrêt des sanctions, menaces et pressions de toutes sortes, l’amélioration des moyens et des droits pour les personnels et leurs organisations syndicales, et pour le Groupe avec la mise en place d’une véritable instance dont les prérogatives et fonctionnement s’apparentent à ceux d’un comité de Groupe

La CGT Fapt • Branche Postale

Une ancienne cadre supérieure de France Télécom fait reconnaître son «harcèlement moral» par la justice

Une ancienne cadre supérieure de France Télécom fait reconnaître son «harcèlement moral» par la justice


Médiapart - 26 février 2012 | Par Mathieu Magnaudeix


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Renée L. a enfin obtenu gain de cause. Cette ancienne cadre de France Télécom avait entamé sa première procédure aux prud'hommes en 2000, afin de faire reconnaître qu'elle avait été victime de “harcèlement moral” de la part de deux anciens supérieurs hiérarchiques. Déboutée en 2006, Renée L., 62 ans, a vu sa persévérance récompensée. Le 20 octobre 2011, après douze ans de procédures, la chambre sociale de la cour d'appel de Paris a condamné non pas les deux dirigeants mais l'entreprise à verser près de 170 000 euros d'indemnités à son ancienne salariée, selon le jugement dont Mediapart a eu connaissance.


Les juges ont estimé que Renée L. a bien été victime de «harcèlement moral» au cours des années quatre-vingt-dix et que la rupture de son contrat de travail en 2000, dénué de «cause réelle et sérieuse», est «imputable à la société France Télécom». L'entreprise ne s'étant pas pourvue en cassation, le jugement est considéré comme définitif. «Nous ne ferons pas de pourvoi en cassation sur cette triste affaire qui date de plus de quinze ans», confirme un porte-parole d'Orange.


A la suite d'une plainte au pénal des syndicats contre France Télécom pour “harcèlement moral” et “mise en danger de la vie d'autrui”, deux juges d'instruction enquêtent depuis plusieurs mois sur une cinquantaine de suicides récents, dont certains très médiatisés, qui ont endeuillé l'entreprise depuis 2008, révélant l'ampleur de la souffrance au travail et de la crise sociale dans l'entreprise.



Mais en attendant un éventuel procès pénal, impliquant peut-être d'anciens dirigeants, les jugements qui reconnaissent le “harcèlement moral” à France Télécom ne sont pas si fréquents. Depuis le début des années 2000, de nombreux cadres ont certes témoigné face caméra sur la souffrance au travail à France Télécom, mais peu ont obtenu gain de cause devant les tribunaux. En 2010, France Télécom avait toutefois été condamné par la cour d'appel de Paris à verser 400 000 euros à un ex-haut cadre de l'entreprise pour “harcèlement moral”.



Concernant Renée L., les faits remontent à plus de douze ans. Une affaire qui rappelle qu'avant les graves dérives managériales observées sous le règne de l'ancien PDG, Didier Lombard, France Télécom a eu recours dès les années quatre-vingt-dix à des méthodes de management brutales pour réduire ses sureffectifs de fonctionnaires. «Il s'agit d'une affaire assez emblématique de l'effet des restructurations qui ont eu cours à France Télécom dès cette époque», analyse le journaliste Dominique Decèze, auteur en 2004 de La Machine à broyer, un des premiers ouvrages à avoir souligné le mal-être au travail grandissant chez France Télécom, bien avant la série médiatisée de suicides. «A l'époque, les transformations technologiques s'accompagnent d'une évolution radicale des méthodes de management, extrêmement délétère pour les personnels. Elle concerne aussi bien le réparateur de ligne PTT qui se retrouve soudain dans un call-center à répondre aux sollicitations des clients que des cadres supérieurs qui ont fait toute leur carrière avec une certaine idée du service public dans l'administration des télécoms et se retrouvent très malmenés dans la nouvelle organisation.»




Dès la fin des années quatre-vingt-dix, des ergonomes et des médecins du travail avaient alerté sur la souffrance au travail grandissante dans l'entreprise. «Dès cette époque, il était possible d'apprécier quantitativement et qualitativement la souffrance des personnels. Les arrêts maladie explosaient, les personnels n'allaient pas bien», poursuit Dominique Decèze.



Raser les murs

Assise dans son salon d'un appartement de la proche banlieue ouest de Paris, Renée L. (qui n'a pas souhaité que son nom de famille soit publié) raconte son histoire. Le récit est précis, les faits étayés par des documents et des photos. Mais dès qu'elle fouille dans ses dossiers à la recherche d'un papier, elle est saisie par la panique. «J'ai encore du mal à rester sereine quand je parle de tout ça.»



Pour Renée, les ennuis ont commencé au milieu des années quatre-vingt-dix. En 1990, l'ancienne administration des télécoms est devenue une entreprise publique. Elle sera transformée en société anonyme en 1996, avant d'être cotée en bourse l'année suivante, sous le gouvernement de gauche de Lionel Jospin. Au cours des années suivantes, l'Etat se désengage progressivement. Aujourd'hui, il ne détient plus que 27 % du capital.



Renée, fonctionnaire entrée aux PTT comme traductrice en 1979, avait jusque-là gravi tous les échelons de l'administration des télécoms. Au début des années quatre-vingt-dix, elle intègre la Direction du développement international comme responsable presse, relations publiques et mécénat. Elle vit comme bien des salariés la privatisation progressive de l'entreprise. En 1993, on lui propose de devenir un agent du privé, avec une rémunération variable en fonction de ses performances et des résultats de France Télécom. Le choix étant optionnel, Renée décide de rester dans le giron de la fonction publique. Cette décision, dit-elle, coïncide avec le début de ses problèmes au travail.



Les brimades se succèdent. Dès mars 1994, Renée consulte un psychiatre qui relie ses troubles à un «contexte de travail décrit comme particulièrement éprouvant». En 1995, elle passe au bureau en rentrant de vacances : sa clé ne marche plus, son bureau a été déménagé dans une pièce attenante, les dossiers sont jetés dans des caisses en plastique. «Ça m'a rendu malade, j'ai craqué.» S'ensuit un congé longue maladie d'un an.



La fin de sa carrière à France Télécom sera chaotique. En 1997, elle est officiellement en congé thérapeutique mais reste en réalité à son domicile : France Télécom ne lui a donné aucune affectation. Début 1998, elle réintègre la direction du développement international, accepte même d'adopter le statut de droit privé. Elle déchante vite : dans le nouvel organigramme, elle est rétrogradée à l'échelon le plus bas, «au même niveau que les chauffeurs de service», mentionnent les juges, qui y voient la preuve d'une «mise à l'écart et d'un dénigrement des compétences». «J'étais habituée à parler avec les dirigeants et voilà que je me retrouvais au fin fond de l'organigramme», dit-elle.



Quelques semaines plus tard, la direction quitte les locaux de Montrouge pour rejoindre le quartier parisien de Montparnasse. Renée L., au contraire de ses collègues, n'est pas du déménagement. Ni badge ni bureau pour elle dans les nouveaux locaux. Toute la direction de l'international a déménagé, sauf Renée, qui reste une semaine dans le bâtiment vidé de ses occupants, sans électricité ni climatisation. Devant les juges, l'employé chargé du déménagement a affirmé qu'il avait reçu l'ordre du secrétaire général de la direction, Alain M., de ne pas la déménager.



Finalement, Renée est installée dans un bâtiment France Télécom à Arcueil (Val-de-Marne). Les locaux sont presque vides. «J'étais isolée, toute seule au 6e étage, du matin au soir. Dans les couloirs, il n'y avait pas de lumière, je rasais les murs.» En juin 2000, Renée, qui n'a plus aucune mission, prend acte de la rupture de son contrat de travail. Elle lance une procédure aux prud'hommes à l'encontre de deux supérieurs hiérarchiques, dont le directeur de la division, pour faire reconnaître le harcèlement moral.



En 2006, un premier jugement la déboute. Six ans et une grave crise sociale chez Orange France Télécom plus tard, qui a mis en lumière les graves dérives managériales de l'opérateur télécom, le harcèlement moral est enfin reconnu. «Les faits (...) établissent tant isolément que pris ensemble des actes constitutifs de harcèlement, estiment les juges. (...) Le harcèlement moral à l'encontre de la salariée étant établi, la rupture du contrat de travail est imputable à la société France Télécom.»



Ses supérieurs hiérarchiques ne sont pas poursuivis. Renée aurait souhaité qu'ils rendent des comptes, mais elle ne se pourvoira pas en cassation. «J'en ai marre», dit-elle. Aujourd'hui, elle se sent à la fois «soulagée» et amère : «Cette histoire, c'est tout de même un énorme gâchis, dit-elle. Cet argent ne compensera jamais une carrière ruinée, les problèmes de santé, la précarité dans laquelle j'ai vécu pendant des années et les conséquences sur ma vie privée.»




Du côté de France Télécom, un porte-parole affirme que ce genre d'affaire appartient au passé. «Notre groupe a vécu une mutation profonde qui s'est traduit par la crise sociale de 2009. Depuis, nous avons fait évoluer le modèle de l'entreprise : son organisation, sa culture managériale, ses relations sociales.»




Sollicité par Mediapart, Jean-Paul Teissonnière, l'avocat des syndicats de France Télécom dans la plainte au pénal contre l'entreprise et ses anciens dirigeants, salue lui une «décision sans doute importante», qui «reconnaît le cadre organisationnel du harcèlement» à France Télécom et «rappelle que ce que nous avons décrit dans notre plainte existait depuis longtemps».

samedi 25 février 2012

Suicide à La Poste :

FONCTION PUBLIQUE

Suicide à La Poste : les syndicats demandent la reconnaissance en accident de travail


Les syndicats Sud, CGT et CFDT de La Poste ont réclamé vendredi 24 février 2012 que le suicide en septembre d'une salariée du Centre financier soit reconnu comme un accident du travail par l'entreprise, a-t-on appris auprès d'eux.



Le 15 septembre 2011, une salariée de 52 ans s’était défenestrée du 4e étage du bâtiment situé à Paris (XVe). En congé longue maladie pour dépression, elle avait repris ses fonctions trois semaines avant d’être de nouveau arrêtée après un accident de travail.
Le matin même de son retour au Centre financier, elle avait sauté dans le vide.

L’inspection du travail a transmis fin novembre au parquet de Paris son rapport qui conclut à « une faute caractérisée » de l’entreprise et met en cause pour « homicide involontaire » le PDG de La Poste, Jean-Paul Bailly, et le chef d’établissement du Centre financier.

La CGT et Sud, majoritaires à La Poste, se sont portés partie civile pour avoir accès au dossier. « Il faut que ce suicide soit reconnu comme accident du travail. Dès 2009, le médecin du Centre financier tirait déjà la sonnette d’alarme dans son rapport annuel, estimant que le risque psychosocial était le risque principal », a dit à l’AFP Régis Blanchot (Sud).

Comme la salariée était fonctionnaire, la famille peut faire une demande de reconnaissance de ce geste comme « accident de service » (équivalent d’un accident du travail dans le privé).
Cette demande passera devant une commission composée de représentants du personnel, de l’employeur et de médecins. La décision reviendra ensuite à l’employeur.

Plus du quart des effectifs en moins - M. Blanchot explique que les 1 575 salariés du Centre financier ont subi deux restructurations en « juste un an » et perdu depuis 2005 près de 640 postes sur 2 031, « plus du quart des effectifs », selon lui.
Il précise que la moyenne des arrêts maladie par agent est passée de 17 jours en 2009 à 24 en 2010.

La Poste, devenue le 1er mars 2010 une société anonyme à capitaux publics, emploie environ 240 000 personnes. Le bilan social 2011 faisait apparaître une dégradation des indicateurs de santé au travail pour le personnel, avec notamment une hausse des arrêts maladie.

(Source : l'AFP)

Publié le 24/02/2012

vendredi 17 février 2012

Urgent Pétition

http://www.petitionenligne.fr/petition/suicides-a-la-poste-brisons-le-tabou/2143

Nous sommes tous concernés merci de signer cette pétition et faire suivre sans modération.

Cordialement
(L'insoumise)

La vie avant le fric

Ce vendredi matin une minute de silence pour un collègue de Vendée ...

C'est intolérable nous devons lutter et nous unir pour préserver nos vies la vie tout simplement avant le fric le profit et la rentabilité. C'est tous ensemble quelque soit nos métiers que nous pourrons combattre cette politique destructrice d'êtres humains.

Cordialement
(L'insoumise)