jeudi 14 janvier 2010

Nice-Thiers : Les jugements déboutant La Poste....

Nice-Thiers : les jugements déboutant La Poste ne résolvent rien

À l'instar de cette dame, sortant hier matin du bureau de poste Nice-Thiers, beaucoup de Niçois du centre-ville croient possible d'y récupérer leur courrier non distribué. Malheureusement, ce n'est pas le cas...

Les facteurs grévistes de la poste Nice-Thiers ont gagné, hier, les deux procédures en référé engagées la semaine dernière contre leur direction (1). Et alors, est-on tenté de dire ? Car, manifestement, les deux jugements, quelle que soit par ailleurs la justesse de leurs fondements, ne semblaient pas, hier soir, avoir permis une quelconque avancée dans la résolution du conflit.

S'agissant du référé introduit par La Poste, visant à empêcher les grévistes « d'entraver la liberté du travail des personnels non grévistes », la juge, Bernadette Rivière-Caston, l'a déboutée, estimant que « les pièces versées aux débats ne permettent pas d'identifier » les grévistes accusés d'entrave.

Dans le second référé, les grévistes souhaitaient que « soit constatée l'absence de négociations durant le préavis de trois mois », ainsi que « soit prononcée l'irrégularité de la procédure de dénonciation » du précédent accord sur l'organisation du travail. Le juge des référés leur a donné raison sur le premier point mais pas sur le second.

Du coup, les deux parties crient victoire.

« L'accord qui était vivant la veille de la grève, le 21 décembre, l'est encore, constate Christian Artins (CFDT). Si on se met à négocier vraiment, comme on aurait dû le faire pendant les trois mois, alors nous n'aurons pas de raison de poursuivre la grève. »

Inconciliables

De son côté, La Poste « prend acte de la décision mais constate que nous pourrons continuer à travailler avec l'organisation mise en place le 22 décembre. »

Les deux points de vue restent donc inconciliables. D'autant plus que La Poste refuse toujours la nomination d'un médiateur, malgré l'allusion faite dans son jugement par la juge des référés qui rappelait sa proposition qu'un médiateur soit nommé.

« Le refus d'un médiateur, ça devient un abus de pouvoir ! », tonne Christian Artins. Une tentative de demande en ce sens à la préfecture, hier matin, n'a d'ailleurs pas abouti.

Le déclenchement de la grève - 60 % des facteurs selon les syndicats, 20 seulement d'après la direction - remonte à la mise en place, le 22 décembre dernier, soit il y a déjà trois semaines, du projet « Facteurs d'avenir » au bureau distributeur Nice-Thiers, qui dessert le secteur postal 06 000. Soit le centre-ville étendu. Un bureau test pour la direction, les trois autres devant suivre d'ici l'été : Garibaldi (06 300) prochainement, Saint-Augustin (06 200) puis Saint-Barthélémy (06 100).

Selon la direction, le projet consiste à passer de 82 tournées de distribution à 88 dans le 06 000.

Avantage : « Améliorer les conditions de travail en passant d'un travail individuel à un travail en équipe ».

Au contraire, pour les syndicats (CGT, CFDT et SUD), ces conditions de travail se dégradent : « On passerait de 1 500/1 600 plis par jour à 2 150, assure-t-on à la CGT. Nous, nous demandons 96 tournées. »

Vendredi dernier, la direction a bien proposé 96 tournées pour les jours de « très fort trafic ». Mais cette avancée a fait un « flop » : « Elle a juste oublié de dire que cela ne concerne que 40 jours par an ! » ironise Christian Artins.

(1) Hier soir, celle-ci n'avait pas encore décidé de faire ou non appel.

(source:Nice-Matin)

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