mardi 16 novembre 2010

La grève des postiers dure à Marseille

La Poste

La grève des postiers dure à Marseille

Un appel à la solidarité financière est lancé pour les postiers en grève depuis plus d’un mois, entre autres contre le recours à l’intérim pour distribuer le courrier. Marseille, envoyé spécial.

Derrière leur banderole de la CGT et leurs pancartes clamant : « Facteur, c’est un métier ! » ou « Non à la casse du service public », les postiers du 2e arrondissement de Marseille ont été de toutes les « manifs » en octobre. Et pour cause : depuis le 7 de ce mois, ils sont en grève à 100 %, cadres compris. La gestion abrupte de la fin de contrat de deux jeunes en CDD a mis le feu aux poudres. L’une, étudiante, espérait après un job d’été formateur, pouvoir continuer à travailler à La Poste pour financer ses études. C’est niet ! L’autre a été remerciée après sept mois de contrat sans interruption comme factrice et a été remplacée par un intérimaire. « Nous n’avons bien sûr rien contre cet intérimaire, nous luttons pour l’emploi stable, pour l’amélioration du service public », souligne-t-on à la CGT, qui précise que le contentieux social dans ce bureau desservant les quartiers du Panier et de la Joliette porte sur quarante-sept points de revendication ! Comme l’expliquait Véronique Caffort, agent de cabine, lors de la dernière manifestation sur la Canebière, dont les postiers du 2e avaient pris la tête, « la lutte pour de bonnes retraites est liée dans mon esprit à celle contre la précarité de l’emploi et pour un meilleur service public ». Mais pour l’heure la direction ne veut rien savoir et a fermé la porte à toute négociation. C’est-à-dire, comme l’explique Alain Croce, délégué syndical et élu communiste à la communauté d’agglomération MPM : « elle reçoit pour discuter mais en ne montrant aucune volonté de négocier, comme tout bon élève du Medef ». Pire, elle a fait convoquer, le 12 novembre dernier, par le commissariat du 15e…


La cgt appelle à la solidarité


les deux jeunes femmes dont le cas est à l’origine du conflit au prétexte qu’elles ne doivent plus fréquenter leurs anciens locaux de travail ! Une délégation appuyée par Jean-Marc Coppola, vice-président communiste de la région Paca, et Jean-Paul Nostriano, adjoint au maire du 2e arrondissement, s’est vu confirmer le grotesque de cette plainte aussitôt classée sans suite. De quoi regonfler si besoin est le moral des grévistes… à la bourse plate après trente-sept jours de grève ! À la direction du courrier, qui affirme une « volonté d’ouverture » mais qui, de fait, joue le pourrissement, la CGT oppose la solidarité et ce jusqu’au niveau national. La fédération des activités postales et des télécommunications (FAPT CGT) lance un appel au soutien financier et moral (1) pour les postiers grévistes.

À Marseille, même leur lutte exemplaire et pacifique trouve écho dans la population : la dernière rencontre publique postiers-usagers a regroupé pas moins de quatre cents personnes. Qui toutes se demandent pourquoi ce qui
a été possible dans le 1er arrondissement voisin, à savoir 
la création de dix emplois en CDI pour la plateforme des Docks, ne le serait pas dans le 2e.



(1) Versement au compte de la fédération CGT FAPT Solidarité sur le CCP : 42 117 13P 033.

(Source: L'humanité publié le 16-11-2010)

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