mercredi 9 juin 2010

Menton: La grève des guichetiers de La Poste reconduite

La grève des guichetiers de La Poste reconduite

Les grévistes et les représentants syndicaux se sont réunis toute la journée devant le bureau central sans pour autant en bloquer l'accès.

conflit social

Aucune discussion n'a pu être entamée hier entre la direction de l'entreprise et les salariés. Le mouvement est reconduit pour 24 heures. Nous ne sommes pourtant ni révolutionnaires, ni des violents à Menton. La dernière grève suivie chez nous remonte à 1996. Mais là, c'en est trop. On ne peut plus supporter de telles conditions de travail ».

Gilles fait partie de la quinzaine de guichetiers de La Poste de Menton qui ont organisé un piquet de grève toute la journée d'hier devant le bureau central du cours Georges V.

Un mouvement social qui a évidemment perturbé le fonctionnement de La Poste hier dans la cité (lire par ailleurs).

« Nous voulons qu'un véritable dialogue soit établi avec la direction afin de faire valoir des revendications très légitimes, expliquaient de concert Florence Hugues et Catherine Sechet au nom de l'intersyndicale CGT-CFDT-Sud, à l'initiative de la grève. Car cela fait des mois que nous discutons sans qu'il y ait la moindre avancée pour les salariés ».

De nouvelles habitudes à prendre ?

Un avis que ne partage absolument pas la direction de La Poste : « Le dialogue est une valeur importante dans l'entreprise. Mais nous préférons évidemment que les discussions se poursuivent en dehors du conflit ».

Pour les dirigeants départementaux de La Poste, le mouvement vient « d'un profond changement dans l'organisation qui demande un temps d'adaptation et de nouvelles habitudes de travail ».

« C'est sûrement ce qui perturbe les salariés, nous confiait-t-on hier. Nous avons investi plus de 840 000 euros et fermé trois mois pour créer un bureau de nouvelle génération à Menton. Nous avons accompagné cette transformation de réunions et de formations. À l'arrivée, c'est une réussite puisque les usagers attendent beaucoup moins et que les employés ont un cadre de travail beaucoup plus agréable. Et à Menton, nous partions de loin ».

Une version des faits sensiblement différente de celle des grévistes : « C'est vrai que c'est tout beau. Mais pour le dialogue, parlons-en. La direction veut passer en force sur la méthode de fonctionnement et n'a jamais écouté nos propositions. Et ce depuis de longs mois », raconte Florence Hugues. « Imaginez, les guichetiers ne peuvent plus poser leurs congés lors des « périodes chaudes », c'est-à-dire juillet, août et décembre. Que reste-t-il pour quelqu'un qui veut essayer de voir ses enfants ? Nous avons des tickets restaurants, pour ceux qui ont la chance d'en avoir, à 3,40 E. Expliquez-moi où l'on mange avec cela. Le pire, c'est qu'ils veulent encore supprimer des postes », s'emporte la syndicaliste.

Une version des faits totalement contestée par la direction : « Il n'y aura pas de suppression de postes. Quant aux congés, nous les avons rassurés la semaine dernière lorsqu'ils ont déposé le préavis de grève. Ils pourront les poser dans ces « périodes chaudes ». Ce sont d'ailleurs autant de discussions que nous avons engagées dans le cadre d'une réorganisation prévue pour septembre prochain. Et leurs propositions seront prises en compte. Et pour ce qui concerne les bureaux annexes (lire notre édition d'hier), il n'est pas question de fermetures. Les lettres recommandées tout comme les paquets peuvent être envoyés et reçus depuis les bureaux de Garavan et du Careï. Seul celui du Borrigo n'assure plus ce service parce qu'il n'est ouvert que quatre demies journées par semaine et que ce serait pénalisant pour l'usager ».

Les grévistes reçus en mairie

Des arguments qui n'ont semble-t-il pas convaincu les grévistes, qui n'ont d'ailleurs pas pu rencontrer la direction hier, puisqu'ils reconduisent leur mouvement pour au moins 24 heures. Ils ont par ailleurs été reçus dans l'après-midi par le député-maire, Jean-Claude Guibal. Une pétition sera aussi lancée dès demain devant la poste centrale.

Paru le 8.06.2010
(Source:nicematin.fr)

"L'insoumise"

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