mercredi 9 juin 2010

Menton: les guichetiers de La Poste en grève... reconductible

Menton: les guichetiers de La Poste en grève... reconductible.

La Poste ouvrira-t-elle ses portes demain ? Rien n’est moins sûr.


Après cinq mois de négociations stériles, l’intersyndicale a décidé de « taper du poing sur la table » pour montrer son mécontentement
« Nous invitons tous les Mentonnais à venir discuter lundi matin de leur Poste. Parce que la situation à Menton est critique. Et qu’il n’est plus possible de continuer comme cela ».


Catherine Sechet, déléguée syndicale CGT, fait partie de l’intersyndicale CGT-CFDT-SUD qui appelle à partir d’aujourd’hui à une grève reconductible des guichetiers de Menton.

Après cinq mois de négociations qui n’ont débouché sur aucun accord, c’est donc bel et bien un constat d’échec du dialogue social qui est signifié à la direction de l’entreprise publique.

Et les revendications sont multiples, comme le confirme Florence Hugues, de la CFDT : « Les conditions de travail deviennent insoutenables. La direction veut encore supprimer 2,5 postes sur la ville alors que les files d’attente sont déjà trop importantes. Les bureaux du Borrigo et de Garavan ont énormément réduit leurs horaires d’ouverture et on ne peut plus y retirer que de l’argent. Les personnes qui veulent récupérer des paquets ou des lettres recommandées doivent se rendre au bureau central, sur le cours Georges V. En fait, ils veulent sûrement à terme fermer ces annexes... pour les rouvrir plus tard, mais sous la forme d’agences communales ».

De l’avis de la syndicaliste, le personnel est totalement excédé face aux « passages en force de la direction ».

Nouvelle agence et... grosse déception

Il semble donc bien loin le temps où les employés et la direction inauguraient main dans la main, et en grandes pompes, les tout nouveaux locaux de la poste centrale. C’était pourtant il y a à peine quelques mois. Un projet porteur d’avenir qui s’est révélé, aux yeux de l’intersyndicale, un miroir aux alouettes.

« C’est vraiment une grosse déception qui a été durement ressentie par les employés, renchérit Catherine Suchet. C’était tout nouveau, tout beau. Mais cela n’a finalement contribué qu’à une dégradation encore plus rapide des conditions de travail. Il y a eu par exemple la création d’espaces commerciaux sous la forme de bureaux "îlots" qui obligent les guichetiers à se tenir debout toute la journée. Ces espaces se généralisent et coûtent très cher. Il est même question d’engager des travaux à hauteur de 70 000 euros dans des bureaux fraîchement remis à neuf, comme à Antibes ».

Florence Hugues ne reconnaît d’ailleurs plus La Poste que les employés et les usagers connaissaient il y a encore peu de temps : « On dirait une boutique. Cela n’a plus rien d’humain avec tous ces automates. Nous avons aussi alerté la direction sur le fait qu’il était difficile, dans des villes comme Menton où il y a beaucoup de personnes âgées, de tout confier à ces machines ».

Concrètement, il paraît très difficile d’imaginer voir La Poste fonctionner normalement demain, « Sauf si la direction (que nous n’avons pu contacter un dimanche, Ndlr.) se débrouille pour faire venir du personnel d’ailleurs », continue Catherine Sechet pour la CGT, avant de conclure, très durement, « C’est totalement illégal, mais La Poste est devenue une zone de non-droit ».

Paru le 7.06.2010
(Source: Nice Matin)

"L'insoumise"

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