jeudi 28 octobre 2010

Le Parlement adopte la réforme des retraites...

AFP -

Le Parlement adopte la réforme des retraites, Sarkozy espère se relancer
Le Parlement français a définitivement adopté mercredi la réforme des retraites, après des semaines d'une crise sociale majeure, offrant au président Nicolas Sarkozy une possibilité de relancer son action avec un prochain remaniement de son gouvernement.



Ce vote est intervenu à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation qui, dans ces conditions, prend des allures de baroud d'honneur pour les syndicats.

Après son adoption par le Sénat mardi, la loi, l'une des plus contestées en France ces quinze dernières années, a été votée par 336 voix contre 233 à l'Assemblée nationale. Dans le même temps, la majorité de droite entrevoyait une sortie du conflit social.

Immédiatement, le Premier ministre François Fillon a voulu signaler la fin du conflit.

"La vigueur des débats fut légitime, mais la loi de la République doit être désormais acceptée par tous. Chacun doit savoir sortir de cette crise avec responsabilité et dans le respect réciproque", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Les membres du gouvernement observaient parallèlement que les grèves très dures dans les transports, les raffineries ou le ramassage des ordures, qui ont failli paralyser la France la semaine dernière, étaient en net reflux.

Deux nouvelles raffineries ont voté la reprise du travail, si bien que la moitié des douze sites que compte le pays n'était plus en grève. Pendant des jours elles le sont restées, ce qui s'est traduit par de graves pénuries d'essence.

Les derniers épisodes de ce feuilleton social devraient coïncider avec le remaniement ministériel prévu pour après la réforme des retraites par le Nicolas Sarkozy et qui pourrait se traduire par un changement de Premier ministre.

François Fillon pourrait céder sa place et, selon les pronostics, l'actuel ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, un centriste, est le mieux placé pour le remplacer.

Impopulaire, malmené dans les sondages, le président français cherchera aussi à se relancer sur la scène internationale, en prenant la présidence du G20 à la mi-novembre et celle du G8, en janvier.

Pour les syndicats, la journée de jeudi aura tout de même valeur de test. Il ont appelé à la septième journée d'action nationale depuis septembre, avec des grèves et des manifestations.

Les autres journées de ce genre avaient été des succès. A la mi-octobre, entre 1,2 et 3,5 millions de personnes, selon les sources, étaient descendues dans la rue contre le projet emblématique de la fin de mandat de Nicolas Sarkozy, dont la principale mesure est le recul de 60 à 62 ans de l'âge minimal de départ en retraite.

"Notre objectif n'est pas de battre des records", a concédé le secrétaire général du syndicat CGT Bernard Thibault. "Mais d'après les remontées du terrain (...), nous assisterons encore à un bon niveau de mobilisation", a-t-il ajouté.

D'ores et déjà, les autorités ont prévenu que 50% des vols seraient annulés à l'aéroport parisien d'Orly et 30% à celui de Roissy. Redevenue presque normale mercredi, la circulation des trains devrait aussi être perturbée.

Pour Bernard Thibault, les Français restent très majoritairement hostiles à la réforme des retraites. "Mais la manière de s'y opposer évolue", a-t-il précisé. Après la journée de jeudi, les syndicats prévoient de nouvelles manifestations le 6 novembre.

Certains leaders syndicaux ont appelé Nicolas Sarkozy à différer la promulgation de la loi, c'est-à-dire l'acte qui déclenche sa mise en oeuvre. Mais le gouvernement a assuré que la loi serait bien appliquée dès la mi-novembre, après que le Conseil constitutionnel aura examiné le recours que l'opposition socialiste entend déposer.

Les principaux leaders de la gauche seront jeudi dans les rues pour les manifestations. "On a mis des millions de gens dans la rue, on a créé une amertume profonde et l'affaire n'est pas réglée", a prévenu l'ex-Premier ministre Laurent Fabius

(Source: AFP - 27/10/2010 à 20:10)

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