samedi 2 octobre 2010

Retraites : des cortèges aussi fournis et plus variés

Retraites : des cortèges aussi fournis et plus variés


le 01 octobre 2010 à 16h28, mis à jour le 02 octobre 2010 à 17:39


L'Intérieur n'a pas encore publié de chiffre définitif, évoquant à la mi-journée un recul de la mobilisation. Les syndicats affichent, eux, une mobilisation "dans les mêmes eaux" et même en hausse à Paris. La CFDT revendique ainsi 2,9 millions de manifestants.
On attend encore les comptages de chaque source au niveau national pour faire un bilan chiffré de cette 3e journée d'action contre la réforme des retraites depuis la rentrée, mais au moins un pari semble gagné pour les syndicats. Celui d'élargir le mouvement aux familles et salariés isolés, en l'organisant un samedi. Il suffisait de voir les images des cortèges, fournis en jeunes, enfants et poussettes. Les syndicats se félicitaient de ce "public nouveau". "L'objectif est grandement réussi. C'est la preuve que la zone de mécontentement populaire s'amplifie parmi les salariés", soulignait ainsi Bernard Thibault avant même le départ du cortège parisien.

Côté comptage, pas encore de chiffre définitif de la part de l'Intérieur, mais la CFDT revendique 2,9 millions de manifestants au niveau national, soit exactement le même chiffre que lors de la dernière journée de mobilisation, le 23 septembre. A la mi-journée, soit avant le départ des cortèges des grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Nantes), le ministère de l'Intérieur avait compté "près de 380.000" manifestants, soit "une participation inférieure" à celle du 23 septembre où 410.000 personnes avaient manifesté. Les syndicats dénoncent une "campagne de communication" du gouvernement, qui ne cesse, selon eux, de minimiser l'ampleur des manifestations depuis le début du mouvement.

Les chiffres en détail

A Paris, les décomptes définitifs sont tombés... et divergent largement, la police donnant une mobilisation en baisse (63.000 participants, soit 2.000 de moins que le 23) et les syndicats en hausse (310.000 manifestants contre 300.000 le 23). La manifestation a débuté place de la République à 14h45, derrière une  banderole portant l'inscription "retraites, emplois, salaires, un enjeu de société". Les mesures d'interdiction de circulation sont les suivantes : voir carte.

A Toulouse, les organisateurs ont fait état de 125.000 manifestants contre 28.000 selon la police. Lors de la précédente journée de mobilisation le 23 septembre, les organisateurs avaient annoncé 120.000 manifestants et les autorités 25.000.

Les chiffres sont également en hausse à Nice. La police a dénombré 8.000 manifestants dans les rues, contre 7.000 le 23 septembre. Les syndicats se sont refusés à donner une estimation dans l'immédiat, précisant "refuser de rentrer dans une bataille de chiffres".

A Rennes en revanche, la mobilisation est en net recul. Les syndicats annoncent 20.000 manifestants, contre 35.000 lors de la dernière journée d'action, et la police évoque une participation "très sensiblement inférieure".

A Marseille, les organisateurs estiment que la mobilisation est dans "la lignée des précédentes manifestations", celle du 23 septembre ayant rassemblé 220.000 personnes selon les syndicats, dix fois moins d'après la police. Ils ont établi deux cortèges pour éviter une mobilisation statique qui doivent se rejoindre pour un meeting intersyndical en fin d'après-midi. Plusieurs générations d'une même lignée se sont parfois déplacées mais peu de lycéens ou étudiants étaient clairement identifiés dans la manifestation.

La manifestation à Lyon contre a rassemblé 40.000 personnes selon les syndicats et 18.500 selon la police, contre 36.000 et 18.000 participants lors de la journée de mobilisation du 23 septembre. Des étudiants ont fait le déplacement, portant des pancartes : "les jeunes dans la galère, les vieux de la misère".

A Strasbourg, la police parlait en milieu d'après-midi de plus de 6.000 manifestants, un chiffre nettement revu à la hausse par les syndicats, qui parlent de 22.000 personnes mobilisées.

A Draguignan (Var), plus de 2.000 personnes ont manifesté selon la police, plus de 2.500 selon les organisateurs, alors qu'à Ajaccio, les manifestants étaient, selon les autorités, presque deux fois moins nombreux qu'il y a dix jours (1.500 au lieu de 2.800).

A Béziers, le défilé était dense, rassemblant 9.000 manifestants selon la CGT (9.500 le 23 septembre selon la même source). A Mende, chef-lieu de la Lozère, qui compte 12.000 habitants, 2.000 personnes étaient dans la rue selon les organisateurs, 1.400 selon la police. Parmi elles, de nombreuses personnes travaillant dans le secteur privé. A Clermont-Ferrand, environ 30.000 personnes selon les syndicats et 14.000 selon la police ont défilé dans le centre-ville, contre respectivement 40.000 et 19.200 pour la police, le 23 septembre. "Ce sont des manifestants complètement différents, des gens qui n'avaient pas pu venir avant", a indiqué Claude Bost, de la CFDT, qui a relevé une proportion importante "de femmes, de jeunes et de salariés du privé".

La mobilisation a été plus massive à Saint-Etienne, avec 50.000 manifestants selon les syndicats et 8.200 selon la police, contre une fourchette de 13.500 à 30.000 le 23 septembre. A Bourg-en-Bresse, la manifestation a rassemblé environ 3.500 personnes selon la police et 10.000 d'après les syndicats, un chiffre en légère baisse par rapport au précédent cortège, avec une "nette diminution des enseignants", a constaté un correspondant de l'AFP. Même recul à Roanne, où la police a dénombré quelque 3.600 personnes, contre 20.000 à 25.000 selon les syndicats, rangées derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "Emplois, salaires, retraites, tous unis". La dernière manifestation avait rassemblé 6.000 personnes. Dans la Drôme, les syndicats ont relevé 26.000 manifestants à Valence et 7.000 à Montélimar. A Annonay, en Ardèche, environ 1.800 personnes selon la police et 2.800 selon la CGT ont défilé, soit pratiquement une baisse de moitié par rapport au 23 septembre. A Privas, ils étaient 2.000 selon les syndicats.

A Metz et à Besançon, 18.000 personnes selon les syndicats et 7.800 selon la police ont manifesté, des chiffres en-deçà de la mobilisation du 23 septembre.

La dernière journée d'action avait donné eu lieu à une bataille de chiffres, les syndicats estimant la mobilisation entre 2,9 et 3 millions de personnes contre un million selon les autorités. Voté le 15 septembre par les députés, le projet de loi, qui prévoit entre autres le passage de 60 à 62 ans de l'âge minimum de départ, sera examiné au Sénat à partir de mardi. Les syndicats prévoient d'ores et déjà une autre journée d'action le 12 octobre, si la réforme reste en l'état.

La contestation progresse

La proportion de Français soutenant la contestation contre le projet de réforme des retraites a progressé par rapport aux deux précédentes journées de mobilisation du mois dernier, montre un sondage CSA publié par le quotidien L'Humanité. Plus de sept Français sur dix (71%) soutiennent ou expriment de la sympathie pour la nouvelle journée de mobilisation prévue ce samedi contre 68% le 23 septembre et 62% le 7 septembre. Au total, 51% des sondés disent soutenir le mouvement contre le projet de loi du gouvernement et 20% disent éprouver de la sympathie pour la mobilisation. De l'autre côté, 12% des personnes interrogées disent qu'elles sont opposées ou hostiles à la journée d'action et 15% se disent indifférentes au mouvement. Le sondage a été réalisé par téléphone les 29 et 30 septembre auprès d'un échantillon de 1.004 personnes. "Nous sommes soutenus par un mouvement très populaire Plus de 70% des Français nous soutiennent: c'est un chiffre exceptionnel pour un mouvement social", s'est félicité François Chérèque samedi sur Europe 1.

le 01 octobre 2010 à 16h28, mis à jour le 02 octobre 2010 à 17:39
(Source: TF1 news)

(L'insoumise)

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