lundi 11 octobre 2010

RÉFORME DES RETRAITES - Semaine sous très haute tension

RÉFORME DES RETRAITES - Semaine sous très haute tension


Pour le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, les concessions sur la réforme des retraites accordées jeudi par le gouvernement ne sont pas de nature à faire cesser la mobilisation syndicale © Sipa


Les syndicats maintiennent la pression sur les retraites cette semaine alors que le projet de loi du gouvernement est discuté au Sénat. Les organisations syndicales font le pari que mardi verra une nouvelle journée de grèves et de manifestations d'ampleur dans toute la France. Le mouvement pourrait se durcir alors que certaines grèves pourraient être reconduites au-delà de la seule journée de mardi. Signe de la détermination syndicale, il est déjà prévu, samedi prochain, une 5e journée de mobilisation depuis la rentrée contre la réforme gouvernementale.

À la SNCF, où des préavis reconductibles ont été déposés, les perturbations commenceront dans la nuit de lundi à mardi. Dans la journée de mardi, le trafic devrait être de 1 TGV Paris-province sur 3 en moyenne, 1 TGV province-province sur 5, près de 4 Transiliens sur 10 aux heures de pointe, 4 services TER sur 10, et 1 Corail de jour sur 3. L'ensemble des syndicats de cheminots ont appelé à la grève.


À la RATP, la direction table sur 1 RER B sur 5, 1 RER A sur 2 et des perturbations variables dans le métro. Dans 85 autres réseaux de transport urbains, des préavis ont été déposés, dont 29 reconductibles.

"On a un devoir de gouvernement" (Copé)


Selon François Chérèque (CFDT), "c'est une des dernières occasions de faire reculer le gouvernement". Il mise davantage sur les cortèges que sur les grèves, "la grande majorité des salariés" n'ayant pas "les moyens de se payer des journées de grève à répétition" selon lui. Le 23 septembre, les manifestations ont rassemblé environ un million de personnes selon la police, 3 millions selon la CGT et, le samedi 2 octobre, entre 900.000 (police) et 3 millions (syndicats). Les partis de gauche misent aussi sur la rue pour faire encore bouger les lignes. La participation des lycéens et des étudiants est une des inconnues de la semaine.


Pour tenter de désamorcer la contestation, l'exécutif a lâché un peu de lest sur la retraite de certaines mères de trois enfants et de parents de handicapés, des mesures aussitôt jugées insuffisantes par les syndicats. Le conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, a averti que rien ne changerait "l'architecture du projet sur les mesures d'âge et sur l'équilibre financier". Selon Jean-François Copé (UMP), "l'arbitrage" sur la réforme doit se faire à l'occasion de la présidentielle de 2012 et non pas dans la rue. "On se heurte à des manifestations, c'est bien naturel", mais "on a un devoir de gouvernement", a fait valoir le ministre du Travail, Éric Woerth.

Cette constance a poussé certains syndicats - souvent CGT, FO ou Solidaires - à durcir leur opposition, en déposant ces derniers jours des préavis reconductibles dans plusieurs secteurs (énergie, chimie, agroalimentaire...) ou entreprises (SNCF, RATP, Total, La Poste, France Télécom...). L'éventuelle poursuite de la mobilisation dans les raffineries fait planer la menace d'une pénurie de carburants. Il est difficile d'évaluer si ces appels, qui font débat parmi les syndicats, seront suivis. Pour la CGT, "on verra les réponses qu'apportera le gouvernement, et les salariés décideront eux-mêmes de la suite".

Publié le 11/10/2010
(Source: Le Point.fr (avec AFP)

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