samedi 2 octobre 2010

Retraite: Les déclarations des leaders syndicaux

02/10/10 | 15:17

Les déclarations des leaders syndicaux

Voici les déclarations de responsables syndicaux interrogés au départ de la manifestation parisienne contre le projet de réforme des retraites.

Bernard THIBAULT (CGT): Le nombre de manifestants samedi est "dans les mêmes eaux" que le 23 septembre, "peut-être en dessous". Pour autant, "cette journée (contribue) à élargir le mouvement, avec un public de nouveaux participants. C'est la preuve que la zone de mécontentement populaire s'amplifie parmi les salariés. De ce point de vue, l'objectif va être grandement réussi (...)".

"Encore une fois, le gouvernement va essayer de travestir la réalité. Mais il la connaît (...) S'ils veulent s'en tirer à bon compte avec une communication adaptée, ça les regarde, mais ils seront démentis une nouvelle fois dans les prochains jours s'ils ne changent pas de position", une nouvelle journée d'action étant déjà programmée le 12 octobre, a-t-il ajouté.

Interrogé sur d'autres formes d'action comme des grèves reconductibles, M. Thibault a redit que "si le gouvernement confirme son intransigeance, il ne faudra pas s'étonner si la mobilisation prend d'autres formes".

François CHEREQUE (CFDT): "on est à peu près dans les mêmes chiffres que ce qui s'est fait lors des deux dernières" journées d'action en septembre. Manifester un samedi "c'est un bon choix parce que ça permet aux personnes qui ne viennent pas d'habitude aux manifestations de venir". "On est calme et déterminé. On nous prédit à chaque fois un échec mais l'échec ne vient pas. C'est le gouvernement qui est en échec aujourd'hui", a ajouté le numéro un de la CFDT, en évoquant un "risque de formes de durcissement".

Jean-Claude MAILLY (FO): "A priori on sera dans les mêmes eaux que le 23 septembre, c'est une étape importante". Interrogé sur les premiers chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur à la mi-journée et évoquant une moindre mobilisation, M. Mailly a ironisé: "j'aurais pu vous le dire avant, que le gouvernement allait annoncer une mobilisation en baisse". "Il nous a fait le coup la dernière fois, cela s'appelle de la communication. La dernière fois, cela lui a fait effet boomerang, cela lui fera encore effet boomerang".

- Bernadette Groison (FSU): "C'est une journée qui fait la démonstration qu'on a une réforme qui ne passe pas dans la population française. Le gouvernement aurait tort de minimiser ce qui se passe, aurait tort de s'enraciner dans les querelles de chiffres. Il ferait bien de regarder le mouvement de fond qui est en train de monter dans tous les secteurs (...) et de répondre aux questions qui lui sont posées".

- Annick Coupé (Solidaires) : Les chiffres de mobilisation en baisse annoncés à la mi-journée, "ça n'a pas de sens: si le gouvernement veut rejouer à la même chose que le 23, il va se ridiculiser. On est dans un mouvement qui dure, qui s'enracine, on est sûr que de nouveaux salariés vont descendre dans la rue aujourd'hui".

"Et on a Nicolas Sarkozy qui nous dit que quand la réforme sera passée les Français seront contents, il prend vraiment les Français pour des imbéciles! En continuant d'avoir cette position d'intransigeance et de mépris, il prend le risque dans les jours et semaines qui viennent de voir la crise sociale s'amplifier et de perdre à terme ce bras de fer".

- Alain Olive (Unsa) : "A priori le pari de faire une mobilisation le samedi est en train d'être réussi. Dans les villes moyennes et même les petites villes, il semblerait que les cortèges soient très importants. Il y a beaucoup de gens du privé, c'est significatif car on avait une inquiétude là-dessus. Le gouvernement aura ce soir un gros problème entre les mobilisations importantes et le fait que l'opinion est à 70% derrière les organisations syndicales. Est-ce qu'il va lâcher du lest au Sénat? C'est la grande question".

- Jacques Voisin (CFTC) : "Dans bien des endroits, c'est mieux que le 23. C'est bien parti pour que ce soit un vrai succès (...) Au-delà des manifestations et du comptage que l'on fera, ce qui nous intéresse, c'est l'enquête d'opinion qui montre que 70% des Français soutiennent la manifestation aujourd'hui. J'attends du gouvernement, du Sénat et du président de la République qu'ils en tiennent compte". "Ils faut qu'ils reposent le projet".

(Source: Les Echos - 02/10/10 - 15:17)

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