mercredi 28 avril 2010

Retraite des fonctionnaires. Éric Woerth ne convainc pas

Retraite des fonctionnaires. Éric Woerth ne convainc pas


.Les syndicats de fonctionnaires n'ont pas été convaincus, hier, par le ministre du Travail Éric Woerth, avec qui ils s'entretenaient sur les retraites. Éric Woerth s'est, lui, dit déterminé à faire une réforme «équitable» entre public et privé.

«Je veux faire quelque chose qui soit efficace et qui soit juste», a déclaré Éric Woerth, après avoir reçu quatre syndicats (Unsa, FSU, CGC, CFDT) sur la réforme des retraites qu'il prépare. La CGT, FO et la CFTC seront reçues lundi, et Solidaires le lendemain. Le ministre a estimé que le fait «qu'il y ait des règles différenciées entre public et privé n'est pas en soi choquant». «Ce qui compte, c'est de regarder si elles sont bien d'actualité, si elles sont équitables», a-t-il dit. Éric Woerth a pris l'exemple de «la pénibilité» qui donne droit dans certaines professions du secteur public à un départ en retraite anticipée: «Le parpaing public pèse le même poids que le parpaing privé».

Un changement du mode de calcul inquiète

Les syndicats se sont inquiétés de certains projets, notamment la remise en cause possible du mode de calcul des retraites des fonctionnaires, basé sur les six derniers mois de salaires (les 25 meilleures années dans le privé). Le délai imposé par le gouvernement est «trop serré» pour envisager une telle modification, a protesté Brigitte Jumel (CFDT). Cela ne peut pas se faire «en deux mois», a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que les primes du fonctionnaire étaient peu prises en compte dans le calcul des pensions, alors qu'elles représentent «en moyenne 24%», pouvant aller jusqu'à «40 à 50%». Au nom de l'Unsa, Élisabeth David a prévenu que revenir sur les six mois «peut se traduire par des grandes manifestations». Selon Charles Bonissol (CGC, 2,3% des agents), «pour lâcher les six derniers mois, il faudra que le gouvernement mette beaucoup sur la table», notamment en garantissant un taux de remplacement (pourcentage de la retraite par rapport au salaire d'activité) de 70%. Devant les syndicats, le ministre «n'a pas avancé de propositions et n'a pas donné de signes», a déploré Bernadette Groison, numéro un de la FSU. Selon Élisabeth David, le gouvernement veut «essayer de combler» le déficit «considérable» du budget de l'État provoqué par le coût des retraites des 5,2millions de fonctionnaires.

34milliards d'euros du budget en 2010

Le montant des retraites des agents de l'État représente 34milliards d'euros du budget en 2010. En marge, le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a mis en garde le gouvernement contre toute velléité de mettre «de l'huile sur le feu» dans un secteur déjà affecté par des restructurations et réductions d'effectifs. Pour sa part, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, s'est dit favorable à un niveau de retraite comparable entre public et privé.

Paru le 23 avril 2010
(Source: LeTelegram)

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