vendredi 7 mai 2010

France Télécom doté d'un accord sur le stress...

France Télécom doté d'un accord sur le stress, signé par quatre syndicats.


Quatre syndicats de France Télécom, Sud, CFDT, Unsa/CFE-CGC et CFTC, ont signé jeudi un accord sur le stress au travail, issu des négociations entamées fin 2009 après une série de suicides de salariés du groupe, a-t-on appris de sources concordantes.

En revanche, la CGT, premier syndicat de l'entreprise, et FO ne l'ont pas signé.

Les syndicats signataires ont aussi paraphé un accord sur le fonctionnement des instances représentatives du personnel, qui réaffirme leur rôle d'"interlocuteurs essentiels de l'employeur". A eux quatre, ils rassemblent plus de 60% des voix des salariés, ce qui rend ces accords valides.

CFDT, FO, CFTC et Sud ont par ailleurs signé jeudi un accord sur le versement d'un intéressement supplémentaire de 600 euros par salarié au titre des résultats 2009.

"Nous en sommes à sept accords signés depuis novembre et les six syndicats ont tous apposé leur signature à au moins l'un d'entre eux", s'est félicité le directeur des ressources humaines du groupe, Olivier Barberot.

Dans le cadre des négociations en lien avec le stress, deux accords sont encore en négociation, l'un sur les conditions de travail, l'autre sur l'organisation du travail, que le DRH espère conclure "au début de l'été".

"Nous sommes la première entreprise à négocier sur l'organisation du travail", prérogative traditionnelle des directions, a souligné M. Barberot.

Le texte sur le stress de jeudi est inspiré d'un accord interprofessionnel signé au plan national en novembre 2008 entre le patronat et les syndicats, et que le gouvernement a souhaité voir décliné dans chaque entreprise de plus de 1.000 salariés.

"L'accord sur l'évaluation et la prévention des risques liés aux risques psycho-sociaux au travail" de France Télécom, dont l'AFP a eu copie, reconnaît que "les facteurs de stress peuvent être liés notamment à l'organisation du travail", aux "méthodes de management", à "l'environnement de travail et aux conditions de travail" (open-space, respect des pauses, temps de travail, etc.), et au "contenu du travail et à ses exigences (délais, qualité normes objectifs, relations clients, etc..)".

Il désigne comme facteurs de stress "l'incertitude quant à ce qui est attendu au travail, les perspectives d'emploi, etc.", mais aussi "l'incertitude liée à la politique de mobilité" ou "l'isolement des salariés".

Est créé un Comité national de prévention du stress, où siègeront syndicats, direction et conseillers en prévention chargés de faire des propositions à la direction pour un "plan d'actions pluriannuel".

C'est en particulier cette instance qui suscite l'opposition de la CGT et de FO, du fait qu'elle pourrait déposséder les comités d'hygiène et de sécurité de leurs prérogatives. De façon générale, "l'accord n'apporte pas d'amélioration" selon FO et "certains points vont aller à l'encontre des objectifs de transformation de France Télécom", pour la CGT.

Pour la CFDT au contraire, l'accord "marque une rupture", pour la CFTC "il oblige les dirigeants à s'impliquer", pour Sud et l'Unsa ses mesures "ont le mérite d'exister".

France Télécom emploie quelque 100.000 salariés en France, dont 65% de fonctionnaires.

35 salariés se sont suicidés en 2008 et 2009 et les syndicats ont recensé encore 13 suicides depuis janvier, en incluant un dernier cas dont le lien avec le travail n'est pas encore établi.

Paru le 6.5.2010
(Source: AFP)

"L'insoumise"

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