samedi 1 mai 2010

Manifestations du 1er mai à Paris

1er mai: une mobilisation moyenne en France

Manifestations du 1er mai à Paris


Les syndicats ne sont pas parvenus à rééditer samedi la performance du 1er mai unitaire de 2009, tout en rassemblant dans les rues quelques centaines de milliers de manifestants, davantage que la moyenne des dernières années.

Alors que le numéro un de la CGT Bernard Thibault espérait encore il y a dix jours des manifestations "de grande ampleur", les craintes concernant la réforme en préparation des retraites n'ont pas suffit à faire descendre les salariés massivement dans la rue.

Le 1er mai version 2010 n'était il est vrai que partiellement unitaire. FO avait organisé ses propres défilés, qui ont toutefois rassemblé peu de monde (de 650 à 2.000 à Paris, 150 à Aix-en-Provence pour un meeting de Jean-Claude Mailly).

Cinq syndicats, dont les deux plus importants, la CGT et la CFDT, rejoints par la FSU, l'Unsa (implantés surtout chez les fonctionnaires) et Solidaires (Sud et autres) avaient uni leurs forces pour la circonstance.

Ils voulaient aussi faire de ce rendez-vous un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy avant le sommet social du 10 mai sur l'emploi et le pouvoir d'achat, à l'Elysée.

Partout, la participation a été en recul par rapport à l'an dernier, où le 1er mai le plus suivi depuis 2002 avait réuni entre 465.000 et 1,2 million de manifestants, selon les sources.

"Ce n'est pas la peine de faire l'autruche, il y a des questions à se poser (...) Le 1er mai reste un truc à part", a commenté à Marseille la responsable CGT Mireille Chessa, à propos de cette moindre participation.

Selon Bernard Thibault, qui défilait en tête du cortège parisien, le nombre de manifestants dépassait les 300.000 en province et était globalement "supérieur aux rendez-vous traditionnels du 1er mai". Cela "montre que l'on a une base de mobilisation importante", a ajouté le leader de la CFDT François Chérèque.

Il a reproché à Jean-Claude Mailly, sans le nommer, d'"affaiblir le mouvement social".

Dans la cité phocéenne, 3.500 personnes selon la police, 15.000 selon les organisateurs ont défilé par temps pluvieux à partir du Vieux-Port. Même en comptant six autres manifestations dans les Bouches-du-Rhône, c'était moins qu'en 2009.

Alors que la CGT donnait l'an dernier plusieurs dizaines de milliers de manifestants à Bordeaux, Marseille, Toulouse, Grenoble, Nancy, seules les deux premières villes ont réuni plus de 10.000 personnes selon le syndicat.

Pratiquement partout, une même banderole: "Tous ensemble: public privé. Pour les salaires, l'emploi, les retraites".

Les cortèges ont rassemblé, selon les sources, entre 5 et 6.000 personnes à Toulouse, de 4.500 à 8.500 à Lyon, de 4200 à 7.000 à Grenoble, de 3.200 à 4.000 à Caen, de 3.500 à 7.000 à Rennes, de 2.500 à 5.000 à Nantes, de 3.400 à 7.000 à Rouen, pour les manifestations les plus importantes.

Dans beaucoup de villes moyennes, la participation s'est échelonnée dans la plupart des cas entre un millier et 3.000 personnes, avec des pointes à 4.000 (Lorient) voire 5.000 (Cherbourg), selon les organisateurs.

Outre le pouvoir d'achat ou l'emploi, dans un pays qui compte plus de quatre millions d'inscrits à Pôle Emploi, le plan d'austérité imposé à la Grèce et la perspective de sacrifices sur les retraites occupaient l'esprit des manifestants.

"Avec cette énième réforme sur les retraites, on verra que c'est encore les mêmes qui vont payer (...) On le voit aujourd'hui avec la Grèce, on sait très bien qui va payer la note", récriminait Véronique Manseguerra, professeur d'histoire-géographie, dans le cortège lillois.

"Si on fait partir plus tard les gens à la retraite, les jeunes n'auront jamais de travail. C'est complètement idiot", soupirait une manifestante lyonnaise, Chantal, 50 ans et sans emploi.


Paru le 1 MAI 2010
(Source: Nice Matin)

"L'insoumise"

Aucun commentaire: