lundi 31 mai 2010

La mobilisation syndicale ne se met pas en congé

La mobilisation syndicale ne se met pas en congé

En décrétant au soir de la journée nationale d'actions du jeudi 27 mai, que la mobilisation avait été "faible", le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a lancé un véritable défi à l'intersyndicale – CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires – qu'elle s'est obligée à relever. Au terme d'une réunion commune, lundi 31 mai, au siège de la CGT, le "club des cinq" a décidé d'une nouvelle journée nationale de mobilisation, le jeudi 24 juin, qui sera cette fois, à la différence du 27 mai, uniquement centrée sur les retraites


La CFTC qui participait à la réunion pourrait s'y joindre alors que FO a décidé de faire cavalier seul en organisant sa propre "grève interprofessionnelle" le mardi 15 juin. Les syndicats ne nourrissent pas d'illusions exagérées sur leur capacité à faire reculer le gouvernement. Ils savent que la date choisie, le 24 juin, en pleine Coupe du monde de football et à la veille des premiers départs en vacances, n'est pas vraiment propice à une mobilisation de grande ampleur.

PAS QUESTION DE JETER LE GANT


Mais s'ils avaient mis la mobilisation en congé jusqu'à la rentrée de septembre, au moment où le Parlement débattra de la réforme des retraites, leur message aurait été clairement interprété comme la reconnaissance d'une défaite en rase campagne. Pas question donc de jeter le gant.

L'intersyndicale, a-t-elle prévenu, "se retrouvera régulièrement tout au long du processus qui court jusqu'à l'automne". "La difficulté pour nous, reconnaît une dirigeante de la CGT, c'est que le gouvernement joue habilement avec le calendrier et que beaucoup de salariés pensent que les dés sont jetés." Pour combattre ce sentiment de résignation, le "club des cinq" a durci le ton.

REGAIN DE MOBILISATION

Dans sa déclaration commune, il affirme que "la remise en cause de l'âge légal à 60 ans est inacceptable et injuste". Et il accuse le gouvernement de "mépris" envers les syndicats. L'Intersyndicale estime que le calendrier jouera en sa faveur et pourra favoriser un regain de mobilisation. La CFDT, insensible aux signaux que lui a adressés le gouvernement, aura arrêté sa position sur la réforme à la faveur de son congrès, à Tours, du 7 au 11 juin.

Et le gouvernement aura achevé la concertation et présentera l'ensemble de sa réforme entre le 18 et le 20 juin. Toutes les cartes seront alors sur la table. Il n'en demeure pas moins que le pari de l'intersyndicale, obligée de faire mieux que le million de manifestants du 27 mai, ne manque pas d'audace


Paru le 31.05.2010
(Source: Le Monde)

"L'insoumise"

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