lundi 31 mai 2010

Grève spontanée au centre de tri postal des Estroublans (Bouches du Rhone)

Grève spontanée au centre de tri postal des Estroublans
Une partie des salariés a cessé le travail depuis mardi soir, sans préavis

Une trentaine de salariés se sont regroupés hier matin devant le centre de tri de Vitrolles. Une partie de leurs collègues du centre des Arnavants, à Marseille (14e), ont fait de même.


Depuis mardi soir, 80% des salariés du centre de tri postal de Vitrolles, aux Estroublans, sont en grève. Un chiffre avancé par les syndicats CGT, SUD-PTT, FO et CFDT, alors que la direction en annonce 30%.


Selon les grévistes, ce sont deux gouttes d'eau qui ont fait déborder le vase des salariés. "Nous n'avons plus le droit d'aller aux toilettes sans se faire accompagner, la direction a peur qu'une envie pressante se transforme en pause cigarette. De plus, nous ne pouvons plus écouter notre mp3 au travail, ne serait-ce qu'avec une oreillette. C'est anodin, mais ça a suffi à mettre le feu aux poudres", estime Yann Quay-Bizet, secrétaire de SUD-PTT, c'est un mouvement spontané de ras-le-bol. La preuve, nous n'avons pas déposé de préavis".

Les deux critères énoncés par les syndicalistes ne sont évidemment pas les raisons majeures de cet arrêt. Pour eux, la direction ne respecterait pas les clauses des accords collectifs signés par l'ensemble des organisations syndicales. "Nous sommes clairement dans une situation de sous-effectif. Pour fonctionner normalement, il faudrait au moins quarante personnes en plus. Ce déficit vient du nouveau programme Cap Qualité Courrier, qui nous oblige à une réorganisation totale du centre de tri. Nous arrivons à saturation", indique Jacky Dainotti, secrétaire de la CGT. Son collègue Yann Quay-Bizet va même plus loin.

"Nous ne sommes pas aux Baumettes"

"Nos cadres sont de véritables matons. Ils ne doivent pas oublier qu'ils sont à la poste, et pas aux Baumettes", lance t-il. Hier matin, les représentants syndicaux et une trentaine de salariés étaient réunis devant le centre des Estroublans, afin de rencontrer la direction. La direction ne l'entend pas de cette oreille. "On ne peut même pas parler de grève, puisqu'il n'y a pas eu de préavis. Ces salariés sont donc dans une totale illégalité", affirme Dominique Bellec, directeur des plateformes industrielles des Hautes-Alpes et des Bouches-du-Rhône. Ce dernier réfute en bloc les accusations de pressions managériales des syndicats.

"C'est totalement faux, je démens catégoriquement ces affirmations. Faire suivre un salarié lorsqu'il va aux toilettes, c'est un acte digne du Moyen Âge! Par contre, concernant les mp3, ils sont effectivement interdits dans certaines zones ducentre de tri, là ou il y a des machines, par exemple. C'est largement compréhensible, car il y a risque d'accident".

Selon la direction, seulement 30% des salariés auraient cessé hier le travail, et pas moins de 30 séances de négociations se sont tenues ses six derniers mois. "C'est la preuve que nous sommes ouverts au dialogue. Depuis le 4mai, il y a effectivement une nouvelle réorganisation. C'est un véritable apprentissage, qui demande un peu de temps. Sur le site de Vitrolles, il y a 450 salariés, et nous comptons bien garder le même nombre. Si il y a besoin, des recrutements seront effectués", poursuit Dominique Bellec, qui a rencontré les différents syndicats hier après-midi. Sans grand succès, selon ces derniers.

"La porte est ouverte"

"C'est le statu quo, la direction ne veut rien entendre, on ne peut même pas appeler ça des négociations. La grève devrait se poursuivre demain" déclarait hier soir le secrétaire SUD-PTT. La direction se voulait plus optimiste affirmant qu'"il y a bien eu des avancées dans la discussion, notamment sur le droit syndical. Nous laissons la porte ouverte. Il faut préciser que la distribution du courrier n'a pas été beaucoup perturbé par cet arrêt du travail".

Paru le 27.05.2010
(source: www.laprovence.com)

"L'insoumise"

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