mercredi 15 septembre 2010

Rassemblement contre la réforme des retraites...

"Messieurs mesdames les députés, cette réforme est injuste"


Rassemblement contre la réforme des retraites, place de la Concorde, à Paris, le 15 septembre 2010


«Messieurs mesdames les députés, ne votez pas, cette réforme est injuste.» A quelques mètres du panneau de 10 mètres sur 3 installé place de la Concorde, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, a lieu mercredi le vote sur le texte qui prévoit le report de 60 à 62 ans de l'âge de départ en retraite.

Les opposants au projet de loi s'amassent depuis midi aux abords de la Seine entre l'Élysée et le Palais Bourbon à l'appel de huit organisations syndicales. Ils sont accueillis par une banderole, «Tous en grève reconductible». Le ciel est chargé mais les manifestants se comptent déjà par milliers, 5.000 peut-être. La moyenne d'âge est élevée, bien plus que le 7 septembre.

Hamid, un vendeur de sandwichs habitué des mobilisations, sert ses premiers clients. Pour lui, «les dés sont jetés. Je pense que les députés se fichent de ce qu'attendent les Français», pointe-t-il. La foule veut croire le contraire.

A l'affiche ce mercredi sur la forêt de pancartes, «Sarko l'embrouille pour le hold up sur nos retraites». Son auteur est Arthur, étudiant en lettres à la Sorbonne. Lui et ses amis ne «s'imaginaient pas manquer l'occasion de s'opposer à une réforme accélérée dont une majorité ne veut pas», explique-t-il. «On ne va quand même pas nous faire payer pour les dérives des marchés financiers», lance un de ses collègues masqué.

Marie-George Buffet fait acte de présence

Chez François, 48 ans, salarié chez Peugeot, c'est l'argument d'une harmonisation européenne de l'âge de la retraite qui ne passe pas. «On nous bourre le crâne avec l'âge de la retraite chez nos voisins européens, mais depuis quand la France cherche-t-elle à s'aligner ?», grogne-t-il. «On perd notre identité», abonde sa femme.

Le message est clair, les manifestants vont lutter «jusqu'au bout» avec leurs armes, entend-on ici et là. «Parce qu'on n'a plus le choix», justifie Arielle, employée à La Poste. Aller jusqu'au bout mais comment ? On évoque les grèves massives de 1995 : «J'aimerai bien voir la réaction du gouvernement si on paralysait la France comme il y a 15 ans», menace Florian, 37 ans dont 13 passés à enseigner en banlieue parisienne.

La foule se déplace désormais vers l'Assemblée nationale. Au fil des minutes les mines se crispent. «Et ils sont où, et ils sont où les députés ?», chantent les rangées qui font face aux CRS. Apparaît alors Marie-George Buffet. L'ex-secrétaire générale du PCF et ancienne ministre des Sports brandit une pancarte «Tous dans la rue le 23 septembre». Les manifestants sont satisfaits, pas rassurés.

(Source: Libération)

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