lundi 13 septembre 2010

Réforme des retraites: les députés s'attaquent à la pénibilité

Réforme des retraites: les députés s'attaquent à la pénibilité


© AFP/Archives - Pierre Verdy Après avoir voté la fin de la retraite à 60 ans, l'Assemblée devait aborder lundi soir un autre volet sensible de la réforme -la pénibilité au travail-, la séance de l'après-midi ayant été bousculée par un nouveau rebondissement lié à l'affaire Woerth/Bettencourt et touchant l'Elysée.

Dès la reprise des débats à 15H00, la gauche a sommé le gouvernement de s'expliquer sur les informations du quotidien Le Monde, qui accuse l'Elysée d'avoir violé le secret des sources d'un de ses journalistes travaillant sur cette affaire.

Faute d'avoir obtenu des explications, les députés PS ont réclamé une suspension de séance, au cours de laquelle ils ont dénoncé un "scandale d'Etat" et réclamé, devant la presse, que "l'enquête aille jusque bout".

Les orateurs de l'UMP se sont quant à eux employés à recentrer le débat sur le projet de loi de réforme des retraites. "Ce qui intéresse les Français, c'est ce qui va se passer pour les retraites. Ce n'est pas la Une du Monde !", a ainsi lancé Valérie Rosso-Debord (UMP), en exhortant la gauche à s'exprimer sur l'affaire lors des questions d'actualité au gouvernement, mardi.

S'agissant du fond du texte, les députés de gauche ont, eux, souligné que le vote, vendredi, de la fin de la retraite à 60 ans -repoussée à 62 ans à l'horizon 2018- et du passage de 65 à 67 pour obtenir une retraite sans décote, les deux mesures phares, ne signifiait pas la fin de leur "combat" contre la réforme.

"Ce vote par les députés de droite (...) ne siffle pas la fin du match. Notre pays n'a pas connu depuis longtemps une mobilisation sociale aussi forte pour demander une réforme des retraites juste et efficace", a prévenu Roland Muzeau, porte-parole des députés PCF et apparentés.

© AFP/Archives - Martin Bureau Dans l'après-midi, les députés de la majorité ont voté une mesure sur le minimum garanti dans la Fonction publique, qui restreint les conditions d'accès selon l'opposition.

Le versement de ce minimum, différent du minimum vieillesse, est subordonné au fait, pour un agent de la Fonction publique, d'avoir soit une durée d'assurance permettant d'atteindre le taux plein, soit d'avoir atteint la limite d'âge.

L'opposition a fait valoir que cette restriction pénaliserait les moins rémunérés et particulièrement les femmes. "Un article inadmissible", selon Roland Muzeau, alors que le secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron a, lui, évoqué "un article de convergence entre privé et Fonction publique".

Avant d'aborder la question de la pénibilité, le ministre du Travail a lancé une piste de réforme pour la retraite anticipée des handicapés. Il a promis un "assouplissement" du système avec la proposition d'un dispositif "d'ici la fin du débat" sur les retraites pour ce régime qui concerne actuellement 1.000 personnes par an.

Autre point d'achoppement entre les syndicats et le gouvernement, les députés devaient se concentrer dans la soirée sur la question de la pénibilité.

Dans la version initiale de la réforme, le gouvernement prévoyait de réserver ce dispositif de prise en compte de la pénibilité au travail aux salariés ayant un taux d'Incapacité physique permanente (IPP) supérieur ou égal à 20%, lié à une usure professionnelle constatée.

Après les grèves et manifestations de mardi dernier, le président Nicolas Sarkozy a décidé d'élargir ce dispositif en abaissant le seuil de 20% à 10%. Mais pour les salariés sous 20%, ce geste est assorti de conditions supplémentaires.

(Source:D.C Les Echos)

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