dimanche 12 juillet 2009

Aux Arcs, des facteurs azuréens manifestent aux portes du château où déjeunent leurs dirigeants

Aux Arcs, des facteurs azuréens manifestent aux portes du château où déjeunent leurs dirigeants
Paru le vendredi 10 juillet 2009
Une quinzaine de facteurs de Carros et de St-Martin Vésubie ont manifesté aux portes du château Ste-Roseline où déjeunaient leurs dirigeants.«Mesdames et messieurs, approchez, approchez ! La Poste régale aujourd'hui aux frais des facteurs. » L'invitation fait sourire les automobilistes. Mais Jean-Louis Fiori, l'homme qui crache dans le mégaphone, n'a pas envie de rire. Ce facteur des Alpes-Maritimes, ainsi qu'une dizaine de ses confrères, sont en grève depuis quatre semaines pour protester contre le projet « Facteur d'avenir ». Hier, ils n'ont pas hésité à faire la route jusqu'au château Sainte-Roseline, aux Arcs-sur-Argens pour manifester leur colère. Pourquoi aux Arcs ? Tout simplement parce que l'équipe dirigeante régionale de La Poste était sur place pour un « déjeuner de travail » où près de deux cents personnes étaient conviées. Mauvais pour la digestion...
Une avancée des négociations prévue aujourd'hui ?
« Ils (Ndlr : les dirigeants) se tapent la cloche alors que nous sommes en grève depuis quatre semaines. C'est indécent ! », peste Jean-Louis Fiori, délégué CGT à Carros (Alpes-Maritimes). L'homme jette un coup d'oeil sur le parking du domaine viticole. Le nombre impressionnant de véhicules jaunes le fait encore plus enrager. « Ce sont des voitures de fonction. On les paye ! »
C'est le projet « Facteur d'avenir » qui cristallise toutes les rancoeurs. « On nous annonce des suppressions de tournées. On regroupe tout dans le même centre et on augmente notre charge de travail. Or, les patrons ne tiennent pas compte de notre mission sociale. Pour les personnes âgées, nous sommes souvent les seules personnes de la journée à qui elles parlent, dans ce milieu rural », rajoute-t-il.
Après quelques minutes de tumulte devant le domaine, un encadrant est venu à la rencontre des facteurs. Un rendez-vous a été pris pour ce matin pour poursuivre les négociations. Car entre les grévistes et la direction, le conflit dure... Il a même pris un tournant judiciaire la semaine dernière, quand La Poste a déposé une plainte contre les grévistes. Leur faute ? « Ils se sont rendus dans les locaux qui n'étaient pas concernés par la grève pour manifester. Ils ont ainsi empêché certains de nos agents de travailler. ». Le juge des référés devrait trancher ce matin.
(D. Allemand: Var Matin)

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