vendredi 24 juillet 2009

Les coups pleuvent sur les facteurs de Carros

Politique -( Article paru le 23 juillet 2009 )

Les coups pleuvent sur les facteurs de Carros
La Poste . Les postiers du pays niçois, en grève depuis six semaines contre le projet Facteur d’avenir, sont l’objet d’intimidations et de sanctions.
L’UD CGT des Alpes-Maritimes organise aujourd’hui un rassemblement interprofessionnel devant le siège niçois de La Poste pour soutenir la lutte des facteurs de Carros et Saint-Martin-du-Var, en grève depuis le 15 juin dernier. Ils en auront bien besoin. Vingt et un de ces facteurs - mais tous les grévistes se sentent visés - viennent de recevoir une convocation à un conseil de discipline pour « entrave concertée, avec voies de fait, à la liberté du travail ». Parmi eux, Jean-Louis Fiori, secrétaire de la section syndicale CGT, qui estime qu’il s’agit de la part de la direction d’une « nouvelle intimidation », puisque la date de réunion de ce conseil de discipline n’est pas fixée. Conséquence immédiate de ce nouveau « coup de pression » sur la grève : les négociations sont rompues, les représentants syndicaux refusant de « discuter sous la menace ».
Selon une méthode éprouvée, la direction de La Poste joue le pourrissement, espérant que, de guerre lasse, les grévistes rentreront dans le rang. Dès le 15 juin, elle a dépensé beaucoup d’énergie et d’argent pour briser la grève. Plusieurs dizaines d’intérimaires ont été embauchés dans un centre de tri « sauvage ». Une action en justice a été entreprise contre vingt et un facteurs, qui s’est conclue provisoirement par un coup vicieux contre le droit de grève (l’Humanité du 10 juillet). Une retenue a d’ores et déjà été opérée sur les salaires, certains facteurs n’ayant touché que 485 euros fin juin. Et tombe maintenant la menace du conseil de discipline…
Des deux côtés la détermination semble intacte, la direction de La Poste soulignant que le projet Facteur d’avenir qui, selon les grévistes, prépare le terrain à la privatisation du service public postal, n’est pas négociable. Est-il localement amendable ? La CGT veut le croire mais refuse cependant « de ne discuter que de la couleur des casiers de tri ». En attendant qu’un éventuel médiateur soit désigné, le mouvement fait tache d’huile dans ce département : journée de grève observée dans les bureaux de Cagnes-sur-Mer et préavis déposé dans deux villages du haut pays, Lantosque et Puget-Théniers.
(source l'huma .Philippe Jérôme)

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