vendredi 31 juillet 2009

La vieille Royal Mail...

Politique -( Article paru le 30 juillet 2009 )

La vieille Royal Mail est retorse

politique / social - économie
En Grande-Bretagne, la privatisation de la poste est un projet au point mort.Londres, correspondance particulière.
La poste britannique, la fameuse Royal Mail, que Mrs Thatcher n’a jamais osé privatiser, mène la vie dure à ceux qui veulent la démanteler.
À son tour, l’actuel premier ministre Gordon Brown a dû laisser tomber, pour le moment, le grand projet de privatisation dénoncé par les syndicats et 150 députés travaillistes. Mais maintenant, d’autres menaces pèsent sur ce service public, toujours apprécié par les citoyens britanniques. Il y a quinze jours, 12 000 postiers se sont mis en grève pendant vingt-quatre heures pour protester contre les propositions de réduire sans consultation les salaires et les services, et le licenciement de milliers de salariés.
Ce programme, sous couvert de de modernisation, est vigoureusement contesté par le syndicat CWU (Communication Workers Union), qui a mené la campagne contre la privatisation. Le projet a été mis de côté par le gouvernement dans l’attente de jours meilleurs, c’est-à-dire d’un climat politique plus propice. Pour le faire voter, Gordon Brown aurait besoin des voix de l’opposition conservatrice : un scénario à éviter avant les élections législatives, attendues d’ici dix mois.
La privatisation n’est ni populaire ni nécessaire pour la modernisation, selon le CWU. En revanche, elle pourrait se révéler juteuse pour des sociétés privées voulant écrémer les activités les plus rentables, en laissant dans le service public la livraison, coûteuse, des petits courriers. En annonçant, il y a quelques mois, l’accord du gouvernement de transférer un tiers de l’actif de la poste vers le secteur privé, lord Mandelson, maintenant vice-premier ministre, a fait savoir que la société néerlandaise TNT serait intéressée par un « partenariat stratégique ».
À la clé de la privatisation du service public, qui compte encore 170 000 salariés, la suppression de nombreuses agences. Ces fermetures ont alimenté la « démotivation » de l’électorat travailliste, évidente lors des dernières consultations électorales. Deux conceptions de la société s’affrontent en Grande-Bretagne autour de la Royal Mail. Et la dernière lettre à ce sujet est loin d’être livrée.
(source: L'Humanité) (Peter Avis)

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