jeudi 30 juillet 2009

Grève en septembre ,votation en octobre

Politique / social - économie. La Poste
(30 Juillet 2009)
Le Conseil des ministres examinait, hier, le projet de loi sur le changement de statut. Les opposants ont lancé la campagne pour une « votation citoyenne », le 3 octobre.Au menu d’hier : le poison et son antidote. Côté poison, le Conseil des ministres examinait le projet de loi de changement de statut de La Poste, qui, selon les plans du gouvernement, devrait être examiné par le Parlement à l’automne, pour permettre la transformation de l’entreprise en société anonyme dès le 1er janvier prochain. Après quoi, le capital de cette société de statut privé serait augmenté de 2,7 milliards, 1,5 milliard venant de la Caisse des dépôts et 1,2 de l’État. Au même moment, côté antidote, les opposants au projet, syndicats, partis de gauche et associations réunis depuis un an au sein du Comité national contre la privatisation de La Poste, lançaient leur campagne en détaillant devant la presse la consultation nationale qu’ils organisent, le 3 octobre, pour permettre aux postiers et aux usagers de dire « non » à la privatisation.
Préparation
du scrutin
L’initiative avait été annoncée début juillet par le comité, mais, depuis, le projet s’est précisé. Les affiches appelant à cette « votation citoyenne » sont prêtes, les bulletins aussi, invitant à se dire « d’accord » ou non, avec le gouvernement qui « veut changer le statut de La Poste pour la privatiser ». Les organisateurs souhaitent que le vote ait lieu dans les mairies avec le soutien logistique des élus locaux, et à défaut, devant les bureaux de poste et sur les marchés. Le succès de l’initiative se mesurant non pas au pourcentage de « non », attendu comme écrasant, mais à « la participation », a souligné Régis Blanchot, de SUD PTT. « En off, Le gouvernement nous a déjà affirmé qu’il ne voulait pas de référendum car il est sûr de perdre », a précisé Olivier Marie, de la CFTC poste. Le but de la manoeuvre est donc moins de sonder la population que de créer un rapport de forces en provoquant un débat public sur l’avenir de La Poste. Les associations d’élus communistes, Verts et socialistes sont parties prenantes du projet, mais le comité espère aussi que des élus de droite, confrontés à la désertification postale, participeront à l’initiative.
Le gouvernement jure ses grands dieux qu’il ne veut pas privatiser La Poste. « Ses arguments éculés ne convainquent plus personne après les exemples de France Télécom, EDF-DGF », a dénoncé Bernard Dupin de la CGT FAP, qui se dit « convaincu qu’on peut gagner », le « on » englobant la consultation mais aussi la mobilisation des postiers. « En ce moment, il y a énormément de luttes dans les services postaux », rappelle-t-il, et les quatre syndicats CGT, SUD, FO et CFTC annoncent une journée nationale de grève pour septembre. « Pourquoi passer en société anonyme si ce n’est pas pour privatiser ? » a ironisé Bernard Teper, de l’Union des familles laïques (UFAL). Jean-Philippe Gasparotto, de la CGT de la Caisse des dépôts, a réaffirmé, citant l’exemple des filiales de la CDC, que « quand un établissement public est transformé en société anonyme, le passage est immédiat vers une logique de marché, de rentabilité ». La Caisse des dépôts elle-même exige des rendements élevés de ses filiales, a-t-il souligné, balayant l’idée d’une CDC rempart contre la privatisation.
(source: L'huma )

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