mercredi 3 février 2010

Fonctionnaires : Sécurité d'emploi menaçé

La question du jour
Fonction publique et fin de la garantie d'emploi

La sécurité d’emploi est-elle un privilège ou la garantie de neutralité, à l’heure des restructurations dans la fonction publique ?
Une brèche dans la garantie d’emploi

Á l’heure de la mise en œuvre des restructurations dans la fonction publique, notamment avec la RGPP, des milliers d’agents vont être confrontés au risque de perdre leur emploi.

François Fillon a tenté hier de désamorcer la fronde. Le premier ministre s’est plaint d’une « polémique grotesque » entourant le décret rendu public lundi sur la possibilité de licencier les fonctionnaires qui refusent trois postes de travail. La fonction publique est clairement dans la cible des réformes libérales de 2010. Au point que « tous les tirs sont orientés vis-à-vis de la fonction publique », a dénoncé hier François Chérèque, sur France Inter. Pourtant, le secrétaire général de la CFDT s’est souvent laissé aller ces dernières années à emboîter le pas de ceux qui considéraient les fonctionnaires comme des « privilégiés » par rapport aux salariés du secteur privé. C’est dire combien le cumul des attaques inquiète.

Depuis que les syndicats ont pris connaissance, lundi, du projet de décret traduisant l’article 7 de la loi relative à la mobilité dans la fonction publique, ils ne décolèrent pas. Non qu’ils soient surpris car les principaux d’entre eux (CGT, FSU) s’étaient déjà alarmés de la loi en elle-même, promulguée le 3 août 2009. Le décret stipule qu’en cas de restructuration d’une administration, le fonctionnaire peut être placé en état de « réorientation professionnelle ». Jusque-là, rien de nouveau : tout au long de son histoire la fonction publique s’est adaptée à l’évolution de ses missions. Mais, avant, le reclassement laissait libre choix à l’agent d’accepter ou non un poste proposé et l’offre se situait automatiquement dans son corps de métier. « Aujourd’hui, ce qui nous pose problème, c’est le nombre butoir des trois postes pouvant donner lieu à un licenciement en cas de refus. De plus, un agent peut être appelé dans un métier autre que celui pour lequel il est formé », explique Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’UGFF CGT. Dans une période ou la mise en place de la révision générale des politiques publiques (RGPP) fusionne nombre de services et en externalise d’autres, des milliers de fonctionnaires vont se retrouver en situation de mobilité, donc confrontés au risque de perdre leur emploi. Or la sécurité d’emploi des fonctionnaires, loin d’être un « privilège », permet surtout de garantir la neutralité et l’impartialité de l’agent quelle que soit la couleur politique de son employeur.

(Source : L'humanité)

Aucun commentaire: