mardi 2 février 2010

Nice-Thiers: les facteurs de nouveau dans les rues...

Les facteurs de Nice-Thiers de nouveau dans les rues


Dès ce matin, tous les habitants du secteur 06000 retrouveront avec soulagement le geste simple de leur facteur habituel.
Trente-neuf jours de grève, comme il y a dix ans ! La comparaison est facile, certes, mais combien étrange. Du 13 mars au 21 avril 2000, les facteurs du 06000 s'étaient déjà mis en grève. À l'époque, il s'agissait d'obtenir un samedi de repos sur deux. Aujourd'hui, du 22 décembre à hier, il fallait sauver des tournées, des quartier-lettres comme disent les facteurs.


Comme nous l'écrivions dès hier, les grévistes de la CGT et de la CFDT ont donc le sentiment du devoir accompli. « C'est l'aboutissement d'une bonne lutte, qui va permettre une amélioration de la qualité du service envers les usagers et de meilleures conditions de travail pour nous, commente Jean-Yves Brélivet, de la CGT. Nous avons obtenu 8 quartier-lettres et 10 emplois. » Alexandre Latruffe, le secrétaire de la section CGT de Nice-Thiers, précise : « Mais il y a trois ans, nous étions 126 pour faire la même chose... »

Or, aujourd'hui, les 8 tournées gagnées par la négociation aboutissent à 90 sur l'ensemble du secteur 06000. Et encore, les jours de fort trafic. Sinon, le chiffre redescend à 80. « Soit 240 jours par an ! » relève encore Alexandre Latruffe. Cela dit, le compte correspond peu ou prou aux demandes initiales des syndicats.

Mais toute médaille a son revers... « La reprise se fait avec 10 jours payés, car acceptés par la direction comme temps de carence lors des interruptions de la négociation, explique Jean-Yves Brélivet. Le reste nous sera retenu à raison de trois jours par mois, soit jusqu'en septembre environ... Mais pas de regret, comme on l'a vu à la dernière assemblée générale. »

Et maintenant, distribuer le reliquat...

Celle-ci, hier après-midi, peu après la signature du protocole d'accord, vers 13 heures, a voté la reprise du travail dès ce matin. D'après la direction, « le retour à la normale de la distribution devrait être effectif en milieu de semaine prochaine ». Un point de vue qui laisse rêveur Christian Artins, de la CFDT : « Combien de trafic n'a pas été distribué ? La Poste ne le sait même pas, ou ne le dit pas... Mais pour écouler le reliquat, la direction a décidé de faire encore appel aux intérimaires car elle ne veut pas payer des heures supplémentaires aux grévistes : c'est suicidaire ! »

Il y a dix ans, les 39 jours de grève avaient généré un stock de 1,1 million de plis non distribués. Trois semaines avaient été nécessaires pour le résorber. Qu'en est-il cette année ? On sait que 150 000 plis sont à distribuer chaque jour dans le 06000, mais La Poste a, cette fois, décidé de recourir aux intérimaires dès le début. « Des moyens exceptionnels ont été mis en place pour nos clients afin de limiter les conséquences de ce conflit », se plaît à rappeler La Poste.

Et Yves Kerboriou, directeur du courrier pour le Var et les A.-M., faisant référence à la nouvelle organisation du travail connue sous le nom de « facteurs d'avenir », conclut : « Les Niçois relevant du code postal 06000 vont maintenant bénéficier de cette amélioration de la qualité de la distribution du courrier, seul et unique objectif de La Poste depuis le début. »

Ce qui fait au moins un point d'accord avec les syndicats...

Paru le 30 janvier 2010
(Source:Nice Matin)

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