mercredi 3 février 2010

Les facteurs font plier Estrosi !

Les facteurs font plier Estrosi

La CGT estime que la victoire des postiers, après trente-neuf jours de grève, dans la ville dont le maire est le ministre de tutelle de La Poste, est un « coup porté à la privatisation ».
C’est par un communiqué des plus alambiqués que Christian Estrosi, en tant que maire (UMP) de Nice, a reconnu, vendredi dernier, la victoire des facteurs du centre-ville à l’issue de six semaines de grève  : « (La Poste) renforce son implantation locale en améliorant la qualité de service offerte aux usagers, tout en garantissant des conditions de travail satisfaisantes à ses agents. » Ce qu’omet de rappeler, cette fois, le ministre de l’Industrie, c’est que ces postiers niçois, fortement syndiqués à la CGT, étaient en lutte contre la déclinaison locale du projet « Facteurs d’avenir ». La direction zélée du bureau Nice-Thiers avait, en effet, mis en place, le 22 décembre 2009, une nouvelle organisation des tournées de facteurs, réduisant leur nombre de 96 à 88. Il aura fallu trente-neuf jours d’une grève dure pour que cette direction soit doublement désavouée. D’abord, le 12 janvier 2010, par le TGI de Nice qui l’a condamnée pour ne pas avoir négocié avant cette réorganisation. Enfin, le 26 janvier au soir, par Jean-Paul Bailly, le président de La Poste, sous la pression conjuguée des grévistes et de commerçants qui, après avoir manifesté à deux reprises devant la poste, menaçaient à leur tour de saisir la justice.

Le protocole d’accord signé finalement par le numéro trois national de La Poste prévoit huit tournées supplémentaires (10 % de plus que la réorganisation initiale), soit 80 tournées en trafic faible et 90 en trafic fort, deux jours de repos compensateurs, hors dimanche, toutes les trois semaines, et le paiement des dépassements horaires. « C’est ce que nous demandions », souligne Christian Artins de la CFDT, ce qui fait dire aux élus communistes niçois que « le conflit aurait pu être réglé plus rapidement ». Patrick Sotty, responsable départemental de la FAPT CGT, retient pour sa part « cette ténacité des facteurs en lutte qui a permis de remporter un grand succès pour le service public (…) et donc de porter un coup à la privatisation ».

Paru le 2 février 2010
(source: l'humanité)

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