vendredi 28 août 2009

La Poste prépare son plan de campagne en Provence verte

La Poste prépare son plan de campagne en Provence verte
Yvon Ménard, directeur départemental de l'enseigne la Poste se veut rassurant. : ET.C Ce qui se dessine en haut lieu à Bruxelles s'écrit déjà à demi-mot dans nos campagnes. Ainsi la directive européenne sur la libéralisation du courrier, effective à l'horizon 2011, risque de remodeler le paysage postal varois.
Sans doute pas en la plus belle des cartes, à en croire les chantres du service public étatique. Profitant de l'inauguration récente de deux bureaux de poste en centre Var, Robert Alfonsi, le président de la commission départementale de présence postale territoriale (CDPPT) a prédit « une mainmise inéluctable de l'actionnariat privé sur le service public. Au détriment du service rendu au public... ».
Toutefois conscient de l'enjeu sous-jacent, il espère que la réforme s'effectuera dans la douceur et la concertation. Une révolution déjà entreprise depuis le début de l'année 2008 par la direction départementale du groupe. « Rien n'est figé. Toute espèce doit évoluer pour survivre dans son environnement », résume en substance le premier magistrat de Cotignac et président des maires du Var, Jean-Pierre Véran, pourtant ardent défenseur du service public de proximité.
Dans les faits, la Poste doit relever deux défis majeurs pour ne pas céder son monopole actuel aux pures logiques du marché. Et garantir une continuité effective de l'acheminement du courrier. Un pari difficile à réaliser.
Directeur départemental de l'enseigne la Poste, Yvon Ménard se veut rassurant.
Efficacité et proximité
« Un vaste plan de campagne est sur pied pour aboutir à une refonte progressive des moyens. Mutualisation de ceux-ci et efficacité accrue en sont les piliers. »
Mais assurer le service historique dans une concurrence exacerbée et amplifiée par la toute puissance des nouvelles technologies ne se fera pas sans payer les pots cassés. La Poste prend donc les devants. « Diagnostic territorial précis, adaptation de la présence postale au contexte local du centre et haut Var, partenariat commerçants et communaux... ». D'abord l'analyse, après les solutions. Pour le directeur varois, il n'en existe pas trente-six.
En bon manager, il souhaite voir ses guichetiers en posture de vente. Non plus d'attente. Une formule clé pour résumer l'enjeu. Peut-être même un prochain slogan publicitaire... « La poste doit être choisie et non plus imposée ». Choisie avant tout pour la qualité de ses prestations. Ou l'accessibilité comme impératif immuable. Un relais postal ne doit pas excéder 5 km ou 20 minutes de trajet pour le client. La qualité de l'accueil ainsi que la réduction du temps d'attente, déjà largement améliorée - la Poste tient à le faire savoir ! -, devient une fin en soi. Ceci afin d'accroître le rendement tout en améliorant la qualité du service. La rentabilité, en somme.
Offre de services diverse
Suppression de postes ? Aux deux sens du terme, ce vocabulaire reste pour l'heure absent. On lui préfère la notion de partenariat.
Le relais postal pourrait ainsi prochainement intégrer l'épicerie du village, le tabac, le bar des bons amis... Ou directement au sein des institutions communales, relais privilégié.
Quoi qu'il en soit, l'offre de service y sera la même qu'aujourd'hui. Même élargie. Côtés produits financiers, la Banque Postale proposera d'ici mars 2010 son crédit à la consommation. Dans la foulée, des assurances personnelles...
Pour le service du courrier, le groupe tient à occuper une place privilégiée sur la toile internet. Tirer ses propres timbres à son effigie est déjà possible. Envoyer des recommandés aussi.
Des débouchés aussi immenses qu'insoupçonnés sur lesquels la Poste compte bien s'aligner.
En espérant toutefois que la carte postale envoyée par tatie depuis les îles Fidji finisse toujours dans la boîte aux lettres de Fox-Amphoux.
Mais l'histoire ne fait que commencer.
(source:Étienne Charles . Var-Matin . 28 Aout 2009)

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